Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

L'adoration des chats en Egypte

Les chats ne furent jamais autant adorés qu'en Égypte. Il est difficile de savoir à partir de quelle époque leur culte débuta, mais ils étaient déjà adorés pendant la première Dynastie (leur déesse mère se nommait Maldet). Chose sûre, le culte de Bastet s'écoula de 3200 avant J.C. jusqu'au quatrième siècle après J.C. (c'est à cette époque que Théodose 1er interdit les pratiques païennes). Un bref calcul nous donne un règne d'environ 3500 ans ! Pendant les deux premiers millénaires de son culte, elle eut d'abord l'aspect d'une lionne puis vers 1000 avant J.C., elle adopta l'aspect du chat.

Le culte des chats frôle l'adoration voire même l'idôlatrie ; des cités leur étaient dédiées, des lois les protégeaient, ils avaient même un endroit sacré où les enterrer. Considéré comme un animal sacré et comme le symbole vivant de la déesse Bastet, il était interdit d'exporter les chats. Plus gravement, il était absolument interdit de les blesser et tuer volontairement un chat équivalait à la peine de mort. Hérodote aurait même rapporté qu'il était plus grave de tuer un chat qu'un être humain.

Lorsqu'un chat arrivait au terme de ses neufs vies, la famille possédant le chat entrait dans une grande période de deuil total. Traditionnellement, ils se rasaient les sourcils, signe de tristesse et de respect envers l'animal mort. La céromonie d'embaumement était certainement aussi importante que pour l'embaumement des humains : diverses drogues, huiles aromatives, épices. Le corps était ensuite enroulé dans diverses couches de lin de très bonne qualité (si la famille était riche, si elle était pauvre, on se contentait d'utiliser du lin de moindre qualité). Les couches de lin étaient disposés en motifs compliqués. Puis on plaçait sur la face un masque fait de papier-mâché ou de bois. Ce masque était ensuite recouvert d'autres couches de lin qui elles étaient peintes ou finement décorées avec de l'or. Le corps mommifié était finalement mis dans un sarcophage recouvert de bijoux. Pour accompagner le chat dans l'au-delà, on plaçait à ses côtés, de la nourriture, du lait et même des souris mommifiées. Pour les chatons, on utilisait des sarcophages de bronze.

Finalement, des funérailles complètes se déroulaient avec des rites sacrés. Le chat était soit enterré dans le tombeau familial, dans le cimetière local de la ville (où les rites de Bastet étaient religieusement suivis) ou dans la Nécropolis de Bubastis. Le nombre de chats mommifiés est évalué à plus d'un million.

Bubastis est sans aucun doute la ville la plus importante où un culte félin eut lieu. Un temple de granite rouge était érigé et à l'intérieur se trouvait une statue de Bastet assise sur son trône. À ses pieds, des prêtresses déposaient des fruits, du miel, de la viande et des huiles exotiques. Dans les murs du temple, un grand nombre de chats, tous parés de bijoux (colliers, boucles d'oreilles et boucles de nez) ronronnaient et étaient considérés aussi sacrés que la déesse elle-même. À Bubastis se trouvait également la Nécropole de Bastet, où des milliers et des milliers de sarcophages félins étaient enterrés.

À chaque printemps, plus d'un demi-million de gens se réunissaient à Bubastis pour célébrer le festival de Bastet. Aussi étonnant que cela puisse être, son festival était le plus célèbre et le plus connu de tous les festivals égyptiens. Les gens faisaient le pèlerinage en bâteau et venaient recevoir la bénédiction de la déesse puis allaient fêter dans les rues. C'était un festival de joie, de gaieté, on dansait et on chantait. À la Nécropole, un énorme rituel prenait part avec près de 100 000 chats mommifiés.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.esoterika.info/index.php?trackback/102

Fil des commentaires de ce billet