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Qu'est-ce que le satanisme ? par Don Webb

Le Satanisme est un comportement de protestation qui peut ou non être connecté à des personnes qui sont au-delà du protestataire. Il utilise Satan comme symbole, le croque-mitaine de la mythologie judéo-chrétienne qui, dans le monde occidental, est le symbole primaire de la révolte contre l'injustice cosmique.



Les comportements de protestation sont causés lorsque le monde intérieur d'une personne, dorénavant appelée Univers Subjectif, est complètement en disharmonie avec les conditions régnant dans l'autre monde, dorénavant appelé Univers Objectif. Dans un individu sain, les comportements de protestation sont une façon pour une personne de prendre conscience du besoin de changement dans sa vie. Dans un individu qui ne l'est pas, ils sont seulement obsessifs et symboliques, et sont un signe de l'individualité qui fait sa dernière résistance contre l'Univers Objectif.

Le personnage de Satan a été choisi, car il représente la révolte face à Dieu. Croire en "Dieu" ou en "Satan" n'est pas le critère ici. "Dieu" est un symbole important pour tout ce qui entoure et conditionne une personne. "Dieu" est la ville dans laquelle vous habitez, les gens que vous côtoyez, la paperasse que vous devez remplir pour gérer quelque chose d'aussi simple et sain qu'une entreprise familiale, et ce labyrinthe de cordes en velours que vous devez traverser pour acheter un billet d'avion. "Dieu" représente tout ce qui a été accumulé depuis le début des temps, que la plupart des gens arrivent d'abord à accepter puis à valoriser. Il est facile d'aimer ou de détester "Dieu", mais comme la météo, il est difficile de faire quelque chose avec.

"Satan" n'est pas la seule figure qui peut être utilisée contre "Dieu". Si vous voyez la société patriarcale comme la source du Mal, la "Déesse" est la figure probable de choix pour votre dissension spirituelle. Pourtant, les Satanistes évitent ce symbole, non pas à cause d'une peur ou d'un manque de confiance envers les femmes, mais parce que ce symbole devient facilement un substitut à "Dieu".

Faire une telle révolte, même symboliquement, présente quatre zones de contrainte dans la vie du rebelle.

1/ la matrice sociale dans laquelle le rebelle se trouve n'est pas intéressée par la révolte. Dans la plupart des cas, ceci est nécessaire, à un certain niveau. Nous sommes profondément conscient que nous sommes des créatures sociales et que nous devons utiliser l'aide des autres dans notre Quête de liberté. Quelquefois, la façon la plus facile d'obtenir leur aide est de les énerver, afin que nous puissions utiliser la pression extérieure pour nous aider à changer intérieurement. Mais au-delà du niveau "c'est super d'emmerder tout le monde", il y a un besoin humain d'approbation et d'affection qui soit termine la révolte, soit élimine la matrice familiale. Seulement ceux qui sont destinés à la force intérieure peuvent être rebelle et membre de famille en même temps.

2/ la notion de "bien", c'est-à-dire les normes sociales, doit être différenciée de la notion de "Bien", c'est-à-dire ce qui augmente et approfondit l'expérience des humains sains. Puisque le "bien" et le "Bien" appartiennent à la constellation d'idées de "Dieu", le rebelle doit tout repenser, et il fera des erreurs.

3/ puisque le personnage de Satan de l'âge post-moderne est une Image, le matériel qui rend cette image aussi puissante (principalement le cinéma et la musique) n'offre pas un modèle de rôle adulte comme le fait le Satanisme littéraire d'Anatole France ou de Mark Twain. Savoir quoi faire après avoir porté pendant six semaines une croix inversée est une contrainte que la plupart ne peuvent tenir à cause du manque et de la faiblesse de leur propre imagination. En fait, c'était à cause de cette même faiblesse qu'ils se sont fixés sur l'image plutôt que sur la pensée.

4/ il y a un manque total de matériel en profondeur sur le Satanisme philosophique. La plupart des informations sur le Satanisme est (au choix) des études psychologiques sur le comportement de protestation, de la propagande chrétienne ou des écrits qui essaient de convaincre un public qu'ils sont déjà (de quelque façon obscure) seigneurs de la Terre. Ce manque de Connaissance achève la révolte pour tous, sauf pour les auto-suffisants.

On peut penser que les leaders des mouvements sataniques trouveraient ces conditions déplorables. En fait, loin de là. En ayant une situation qui encourage certaines réactions, les satanistes (ce qui inclue toutes sortes de rebuts de l'humanité) choisiront par eux-mêmes une meilleure façon d'être, à moins que leur mauvais comportement ne soit simplement rendue possible par ce qui les entourent: par exemple les images assez tristes de gars de trente-cinq ans en tee-shirt noir délavé qui vivent dans le garage de leurs parents et qui disent "Hail Satan" pas mal de fois... Chacune des quatre zones de contrainte renforce ceux qui les surpassent.

Dans la famille ou les relations de travail, il se passe certaines choses. Le sataniste doit développer une force intérieure pour continuer ses pratiques. Il doit montrer sa compétence et son implication à la matrice sociale dans laquelle il vit pour que ses pratiques soient tolérées. Il doit développer une tolérance envers les croyances des autres sans pour autant qu’elle ne dérape pas en une croyance de faible d'esprit selon laquelle tous les systèmes de pensées humaines sont égaux. Ca aide pour un entraînement émotionnel. Cependant, si le sataniste s'occupe simplement de la contrainte en la fuyant pour de bon, il ou elle n'aura jamais cet entraînement, et le comportement de protestation ne mènera pas au renforcement de l'individualisme, mais simplement à une comédie infantile de fantaisies qui ne peuvent pas affecter l'Univers Objectif.

Deuxièmement, la notion de "bien", "Bien" et "Dieu" est une bataille utile pour les satanistes. Sur le chemin du développement de l'éthique humaine, au moment où elle réalise que porter une mini-jupe noire n'est pas sur le même niveau moral que... disons le meurtre, le sataniste se rend compte qu'une grande partie de la société est un jeu crée pour le mouvement efficace de l'énergie et de l'argent par une obéissance inconditionnelle. Ce moment d'éveil arrive dans la vie de pas mal de gens, même sans rapport avec le Satanisme. Et dans la vie de pas mal de gens cet éveil s'efface, longtemps avant qu'il ne puisse affecter la nature des affaires personnelles ou humaines. Pourtant, pour le sataniste, l'image de Satan concentre cette attention assez longtemps pour qu'elle devienne une partie de son inventaire personnel. Ceci a un aspect positif pour éviter les embrouillements dans le monde, en fermant les arguments basés sur le sentimentalisme et ainsi permettant aux médias du monde d'avoir un effet Eveil, exactement l'opposé de ce qu'ils sont censé avoir.

Troisièmement, la contrainte du manque d'orientation à cause de la nature imagée de Satan procure deux bienfaits.

1/ puisqu'une image, plutôt qu'un texte, est concentrée, le sataniste est forcé de changer sa conscience basée (normalement) sur des moyens rationnels... et que les changements sont des synthèses individuelles, plutôt qu'une pensée de groupe. Cependant, ceci est un dur labeur; en fait, changer de cette façon est si dure que les êtres humains ont abandonné cette méthodologie il y a trois cents ans; la plupart des gens ne changent pas. Ils deviennent simplement des "tartes esquimo": sombres dehors, clairs dedans.

2/ le sataniste doit crée des modèles esthétiques et mythologiques personnels pour s'auto-guider. Ca reste une raison pour laquelle le Satanisme a et aura une telle influence sur la musique et les arts. Mais encore une fois, cela demande une profondeur ou une Personnalité (ou comme le monde dirait, un "talent"), ce qui fait que la plupart de tels produits sont aussi peu inspirés que les images qui les inspirent. Ainsi, une culture sataniste moins-que-médiocre qui font fuir les gens maudits est maintenue.

Dernièrement, le manque de Connaissance force quatre sortes de développement sur le sataniste sérieux. Il doit regarder d'autres personnes (soit historiques, soit de connaissance personnelle) comme étant des modèles. Il doit trouver des gens qui ont effectué un changement en eux-mêmes et au monde par le mécanisme de révolte. Cela mène à un certain approfondissement de la personnalité comme d'autres choisissent des héros, soit artistico-révolutionnaires comme Goethe soit politiques comme Gandhi. Au delà des modèles la question de la pratique vient en tête. Des images cinématographiques d'incantations satanistes peuvent être importants, mais que chantent-ils vraiment? Cela mène à une certaine "anthropologie satanique" qui commence pour des raisons esthétiques, mais qui s'élargie dans l'étude des structures du psyché humain. Encore une fois, lorsqu’il s’agit de faire quelque chose de plus ardu que de s’acheter un bouquin dans leur boutique occulte locale, les plus faibles abandonnent. La création de coutumes (à un certain niveau de développement), exigera que le sataniste parle. Cela veut dire qu’il ou elle doit apprendre l’habileté en communication d’une part, et qu’ils devront savoir de quoi ils parlent. Les faibles qui sont encore parmi nous trouveront une autre approche (rester éveillé tard le soir pour écrire des citations de gars passant à la radio).

Enfin, puisque la diffusion de tels matériels est difficile dans un monde régi par des grandes corporations qui ont investi dans l’intérêt de ne pas être individualiste, les satanistes (généralement anarchistes) doivent volontairement se regrouper, ce qui apporte une matrice sociale et un changement culturel. Il me faut insister sur le fait que le satanisme n’a pourtant pas comme but le changement culturel. Si on s’identifie seulement à un changement culturel ou politique et si on y arrive, on devient réticent et faible. Et si on n’y arrive pas, on devient amer et un sujet de railleries. Le changement culturel, comme des muscles obtenus par la musculation, n’est pas le but de l’individu, mais un effet secondaire plaisant et une façon de mesurer le progrès.

Le Satanisme, mouvement social désorganisé, sort du comportement de protestation appelé Satanisme. La nature de ce comportement contre la contexture de la matrice sociale mènera par sa nature au changement personnel rapide (pour une petite partie) et à une détérioration personnelle rapide (pour tout le reste). Il est facile de localiser un certain nombre de ces derniers pour les faire parler dans les talk-show, mais ces premiers cherchent à donner un message plus précis au monde qui peut être aisément réduite à une morsure profonde.

Il est à noter qu’il y a un chemin de développement fondamental dans les contraintes causées par le Satanisme, qui agit en coopération avec la concentration sur une personne. Ces contraintes, par la nature de leur résistance, peut rendre un individu plus puissant dans son travail avec le monde ; ils sont une pression extérieure qui peut vous emmener aussi loin.

Pour un groupe encore plus sélectif dans ce groupe déjà sélectif, il ressort un besoin de développer des forces internes (non-réactives) pour changer sa personnalité. Pour ces gens, il existe des Ecoles d’Initiation. Ces Ecoles sont la partie du mouvement satanique la plus crainte, car on ne peut pas les voir facilement comme un moyen de vendre plus d’albums, des stickers supra-cools ou une apparition dans le Springer Show.

Je veux simplement vous laisser avec ça : l’Ecole n’est pas plus l’objet de la pratique satanique que le changement social ne l’est. C’est aussi un sous-produit, dont l’excellence ou la médiocrité reflète le travail de ceux qui y sont impliqués. L’objet de la pratique satanique est, a été, et restera la Personnalité (le Soi).

Six lois sataniques :

I. Il ne s’agit pas de ce que vous êtes, ce que vous faîtes, mais de ce que vous Devenez.

II. Il ne s’agit pas d’un gars avec des cornes et une cape, mais du rappel de votre meilleure nature propre (et oubliée)

III. Il s’agit de devenir la constante de toutes vos équations de vie, pas une variable.

IV. Ses caractéristiques sont faciles à voir et à décrire ; chaque Succès est unique, puissant et mystérieux.

V. Ses symboles changent, mais son essence reste la même : nager à contre-courant pour être un bon nageur.

VI. Le Satanisme ne peut être accepté par la culture de masse, mais ses Nobles peuvent être acceptés par les gens de bonne volonté et à l’esprit affûté, sur une base individuelle.

par Don Webb
Traduction par Errata