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La maladie et la pratique rituelle

La question de savoir si l’on peut concilier la maladie et la pratique rituelle wicca est d’une importance majeure, mais les ouvrages wiccas l’évoquent rarement. Pourquoi en est-il ainsi ?

Les informations de ce genre s’obtiennent en général de la grande prêtresse, du grand prêtre ou d’un autre wicca expérimenté. En général, l’élève n’a pas à se poser ce genre de question avant d’être atteint d’un rhume ou forcé de prendre des médicaments délivrés sur prescription médicale. Le sujet revêt une telle importance (et la littérature wicca en fait si peu de cas) qu’un chapitre du présent ouvrage lui est entièrement consacré.



Lorsqu’ils commencent à pratiquer la Wicca, bon nombre de wiccas solitaires détestent manquer un rituel pour une raison ou une autre, et cela inclut la maladie. Plusieurs membres des covens partagent ce sentiment. Est-ce raisonnable ?

Plusieurs types de maladies provoquent de grands changements internes chez les humains.

Certains sont d’ordre physique, d’autres, de nature mentale, émotionnelle, spirituelle ou psychique. L’altération temporaire de la santé est-elle propice ou défavorable à la célébration du rituel wicca ?

Il est possible de répondre partiellement à ces questions en s’intéressant aux maladies et à leurs effets. Toutes les informations réunies ici sont d’ordre général et ne s’appliquent qu’au rituel religieux wicca – il est recommandé de faire confiance à votre jugement.

Soyez à l’écoute de votre corps. Il sait généralement ce qu’il convient de faire. Il peut s’avérer dangereux de vous forcer à célébrer des rituels wiccas alors que vous êtes aux prises avec des maladies et des conditions éprouvantes. (Voir la fin de ce chapitre pour les commentaires sur la pratique de la magie et la maladie.)

Les changements physiques

La dimension physique de la maladie est généralement la plus évidente, aussi commencerons-nous par cet aspect. Certaines maladies épuisent notre énergie au point qu’il devient pénible de traverser la pièce et plus encore de projeter un cercle. En pareil cas, il est nettement indiqué de choisir un rituel comportant un minimum d’activités physiques.

Si vous avez un pied, une main, un bras ou une jambe dans le plâtre, il y a des chances que vous ayez plus de difficulté à dresser l’autel ou à tenir le Livre des Ombres. Au moins, ces activités ne constituent pas une menace additionnelle pour votre santé. Toutefois, comme vous serez peut-être forcé de limiter vos déplacements à l’intérieur du cercle, évitez de suivre servilement les directives rituelles. Adaptez-les en fonction de votre état physique du moment.

Si votre praticien vous a ordonné le repos complet, ou vous a demandé de garder le lit, vous devez suivre ses recommandations. Vous pouvez choisir de transformer ce rituel en une expérience purement mentale ou verbale, ou attendre d’être tout à fait rétabli.

Les changements mentaux :

Souvent, pendant différentes formes de maladies (y compris le rhume), l’état de conscience est complètement modifié. Les étourdissements, l’impression de lourdeur au niveau des sinus, l’élévation de la température du corps, la douleur, ainsi que d’autres symptômes peuvent provoquer les modifications les plus étonnantes sur le plan de la conscience – même chez les personnes qui n’ont pas cherché à masquer les symptômes de la maladie avec des médicaments. Il est possible que ce type de conscience crée une perception du monde entièrement différente chez le wicca souffrant – une perception le plus souvent incompatible avec le travail rituel.

Lorsque vous vacillez sur vos jambes et que vous n’arrivez pas à vous concentrer, il vaut mieux éviter de jouer avec les couteaux magiques, le feu, l’encens et tout autre outil magique potentiellement dangereux. Si vous êtes perdu dans les nuages (c'est-à-dire, si vous êtes hypnotisé par les objets, si vous vous endormez ou si vous oubliez ce que vous êtes en train de faire), il serait préférable de rester confortablement assis ou allongé et d’en faire le moins possible. Vous pourriez murmurer une prière à la Déesse, ou au Dieu, méditer sur une image ou vous concentrer sur un symbole que vous auriez dessiné.

Lorsque vous êtes incapable de vous concentrer assez longtemps pour pratiquer toute forme d’activité rituelle, le mieux serait de renoncer pour le moment et de reprendre vos pratiques rituelles lorsque vous serez en mesure de le faire.

Les changements spirituels et émotionnels :

Il faut se rendre à l’évidence : la plupart d’entre nous sommes assez mal en point lorsque nous tombons malades. Il nous arrive alors d’être brusques, irritables, déprimés, anxieux et impossible à vivre. Ce genre de bouleversement émotionnel nous amène souvent à penser : « Pourquoi même envisager de célébrer un rituel ? Je me sens si mal que je vais probablement tout rater. » Quelquefois, cela ne vous dit rien. C’est tout à fait normal. Si vous n’avez pas envie de célébrer un rituel, abstenez-vous. Personne ne vous mettra une mauvaise note. D’autre part, si vous en êtes physiquement capable, la célébration d’un rituel peut en fait vous aider à vous sentir mieux. Le rituel wicca efficace (ce qui peut être difficile à réaliser si on est malade) agit comme un remontant spirituel qui contribuera par le suite à l’amélioration de votre état de santé.

Pour terminer, une simple prière à la Déesse et au Dieu peut vous apporter du réconfort et vous permettre tout au moins de détourner votre pensée de la maladie.

Les changements psychiques :

La maladie peut avoir des effets considérables sur la conscience de l’âme. Même si cela n’apparaît peut-être pas important lors de la célébration des rituels, l’efficacité du rituel dépend de notre capacité à puiser dans le réservoir de la conscience de l’âme. Sans cette jonction des deux consciences (la conscience de veille et la conscience de l’âme), le rituel s’avère souvent machinal et vide de sens.

Vous pouvez très bien avoir la capacité physique, mentale et émotionnelle de célébrer un rituel, mais si vous n’êtes pas en contact avec la conscience de l’âme (un phénomène difficile à expliquer, mais facilement reconnaissable lorsqu’il se produit), ce n’est peut-être pas une bonne idée de célébrer un rituel.

Médicaments en vente libre et délivrés sur ordonnance :

Les réactions aux médicaments constituent un facteur décisif dans la décision de célébrer ou non un rituel wicca. Vu l'abondance de ces médicaments et leurs effets variables sur les gens qui les consomment, cette question ne peut être discutée qu’en termes très généraux. Plusieurs médicaments n’agissent pas sur la conscience, ne modifient pas les émotions, ne provoquent aucun effets physiologique perceptible et laissent la conscience de l’âme en paix. Toutefois, certains médicaments (délivrés sur ordonnance ou en vente libre) peuvent provoquer ces mêmes changements. Bien entendu, les narcotiques sont au nombre de ceux-ci. Si vous ressentez l’un ou l’autre de ces effets secondaires, il convient de limiter vos activités rituelles lorsque vous êtes sous l’influence de ces médicaments.

Faites appel à votre jugement et à votre bon sens pour déterminer si la maladie ou la médication avec prescription nuira à votre rituel wicca. Si votre praticien vous a demandé de garder le lit, restez couché et abandonné l’idée de projeter un cercle. Si l’on vous a fait une suture, n’allez pas danser de joie autour de l’autel en l’honneur de la Déesse, si grand que soit votre désir de danser. Si vous souffrez d’une maladie pulmonaire, évitez de brûler de l’encens. s’il vous est défendu de consommer de l’alcool à cause de votre médication, abstenez-vous de boire du vin après le rituel. Les pratiquants individuels de la Wicca peuvent célébrer un rituel quand bon leur semble et ils peuvent aussi différer ou omettre un rituel au besoin. La maladie constitue un motif tout à fait valable pour ne pas célébrer un rituel.

N’allez pas croire que vous n’êtes pas un vrai wicca s’il vous est impossible de faire le tour du cercle avec une chandelle allumée à la main à la fête d’Imbolc parce que vous êtes obligé de garder le lit. Vous ne serez pas moins wicca pour avoir manqué un rituel à cause d’une maladie, d’une infirmité ou des effets des médicaments obtenus sous ordonnance. En fait, une telle décision témoigne de votre intelligence et de votre expérience grandissante de la Wicca : vous avez choisi de ne pas accomplir un rituel où l’énergie et la véritable communication avec la Déesse et le Dieu feraient défaut. Et si vous êtes moins wicca pour cela… je mangerai mon chaudron.

La magie et la maladie

Pendant la maladie, la magie n’est pas une activité positive dans tous les cas. S’il est naturel à ce moment d’opérer des charmes d’autoguérison, il faudrait remettre à plus tard ceux qui visent un autre but, aussi important soit-il. La période de convalescence vous permet non seulement de vous concentrer sur le rite magique à célébrer, mais elle vous donne également l’assurance de réussir à mobiliser de l’énergie en abondance.

Lorsque nous sommes malades, notre corps a moins d’énergie (de pouvoir personnel) en réserve. Non seulement produit-il moins d’énergie qu’à l’ordinaire, mais nous en utilisons aussi d’avantage pour recouvrer la santé. Nous disposons donc d’une quantité moindre d’énergie pour toute autre tâche matérielle, y compris la magie. Il peut s’avérer dangereux de pratiquer la magie lorsque votre réserve d’énergie est à la baisse et que vous souffrez d’une maladie grave, puisque vous mobilisez alors l’énergie qui servirait autrement à vous guérir. Ceci peut prolonger votre maladie ou ralentir la cicatrisation de vos blessures.

Il est noble et généreux d’employer délibérément cette énergie pour apporter une solution aux problèmes d’une autre personne – mais pas à n’importe quel moment. Lorsque vous êtes malade, vous devez passer en premier. Utilisez cette énergie pour vous guérir. Plus tard, quand vous serez sur pieds, vous pourrez prendre soin du reste de la planète. En un mot, dans les périodes de maladie, la magie ne doit viser qu’à l’autoguérison.

Scott Cunningham