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Satanisme : mythes et réalités

Le Satanisme est une bête étrange, car il existe plusieurs catégories de sectes et de cultes qui le pratiquent. Par contre, il ne faut pas perdre de vue que, sans la chrétienté, le satanisme ne pourrait exister puisqu'il constitue, de fait, le côté obscur, noir de la religion chrétienne. Historiquement, le Satanisme a vu le jour au cours du Moyen Âge, probablement dans la tête d'un prêtre ou d'un moine un peu fou, qui prit le contre-pied de tous les enseignements du christianisme et érigea ainsi une nouvelle doctrine autour de ceux-ci.


Les rituels de ce type de Satanisme sont littéralement les mêmes que ceux de l'Église catholique, mais à l'envers. La messe noire est récitée en latin, mais à l'envers ; les noms de Dieu et des saints sont remplacés par ceux de Lucifer et de sa cohorte de démons. On remplace l'hostie par un navet (celui-ci avait la réputation d'être un légume du diable parce qu'il poussait sous la terre) ; on se sert d'urine et de sperme pour remplir le calice et tous les participants en boivent. Le corps d'une prostituée nue, qui repose sur une table, sert d'autel vivant. On invoque Satan et on demande sa présence. Tout se termine par une orgie, au cours de laquelle les participants commentent la sodomie plutôt que l'acte sexuel ordinaire.

Le règne de Satan

Il faut comprendre qu'à l'époque où le Satanisme fut inventé, l'Europe connaissait les grandes pestes et tout le monde se mit à douter de la puissance de l'Église et de Dieu — autrement dit, on en vint à croire que le règne de Satan était arrivé.

La vie des gens ordinaires de cette époque était carrément insoutenable et des changements étaient nécessaires. Le Satanisme, l'antithèse de l'Église, qui tenait alors le peuple sous son joug, fut en quelque sorte la réponse, le retour vers les anciens dieux de l'Antiquité si décriés par les prêtres et les moines qui les qualifièrent de démoniaques. Le clergé fit des anciens dieux, le nouveau Satan et ses légions ; les prêtres nommèrent Sabbat les réunions et les fêtes des paysans. Ce fut là la véritable naissance du Satanisme.

Sabbats et orgies

Au cours des Sabbats, les sorcières distribuaient des herbes qui prévenaient présumément la conception et les femmes étaient ainsi libérées de la peur d'être enceinte — gardons à l'esprit que les femmes mouraient jeunes et le plus souvent "en couche", en raison de nombreuses grossesses et au peu de connaissances d'hygiène de l'époque. D'autre part, les orgies n'en étaient pas vraiment, car la sodomie était alors, d'une certaine façon, le moyen de contraception le plus courant à cette époque.

Ceci dit, on s'en doute, l'Église ne vit pas ces pratiques d'un bon œil et c'est ainsi que commencèrent l'Inquisition et la chasse aux sorcières. D'un retour aux cultes des anciens dieux, l'Église fit une nouvelle religion qui devint exactement son contraire.

Mais le Satanisme était né, car, comme dieu n'aidait pas les gens du peuple, ceux-ci se mirent à prier le diable.

Le Satanisme aujourd'hui

Le Satanisme existe encore de nos jours et, en règle générale, il se porte très bien. Les messes noires et toute la "pompe historique" ont disparu en même temps que les messes catholiques en latin, mais le satanisme a survécu, s'est adapté. Moderne, il est devenu un culte de l'être humain, une réponse à toutes les privations que veut lui imposer l'Église et la moralité publique, (le Satanisme LaVeyan, pour n'en citer qu'un exemple).

Pour les adeptes du Satanisme, les plaisirs charnels et matériels sont tout ce qui compte pendant notre vie sur terre ; les plaisirs sous toutes leurs formes constituent leur recherche fondamentale et ils croient en la vie après la mort — bien que leur idée de l'enfer diffère quelque peu de celle que s'en font les chrétiens.

Pour les Satanistes, l'enfer est un paradis où l'âme est à même de continuer à goûter le plaisir sous toutes ses formes.

La torture, les sacrifices de bébés non baptisés, pas plus que les sacrifices rituels, n'existent dans ces sectes modernes, qui considèrent d'ailleurs que les superstitions du Moyen Âge n'ont pas leur place dans le monde moderne. Ils utilisent toujours une femme non vierge comme autel et leur calice contient du sperme mêlé de vin, mais la douleur et la violence ne font pas partie de leurs rituels, sauf dans certains esprits un peu fous, mais n'en existe-t-il pas partout ?

L'assouvissement du désir - Le plaisir des sens...

En fait, la loi fondamentale de ces cultes se résume par le plaisir des sens, sans culpabilité, sans restriction morale, et, naturellement, sans tache originelle. Pour ceux qui s'adonnent à ces pratiques, le péché n'existe tout simplement pas, tout ce qui existe, c'est la satisfaction de leurs besoins.

Ils ne croient pas en l'incarnation de Satan comme on y croyait au Moyen Âge, car, pour ces personnes, Satan réside en chacun de nous ; il fait partie de tous les êtres, puisqu'il s'agit, en réalité, du côté sombre de l'homme qui s'épanouit à mesure que celui-ci satisfait ses besoins charnels.

Le Satanisme moderne ne récite plus la messe à l'envers, il revient, en fait, à ses origines des cultes pré-datant le christianisme, alors qu'était glorifié ce que les gens bien pensants considèrent comme étant des fautes, la luxure, la gourmandise, l'égoïsme et toute la myriade de ce qui constitue les péchés.

La forme de magie que ces gens pratiquent est la magie noire, celle qui subjugue les autres afin d'obtenir ce qu'ils désirent ; jeter un sort, assouvir ses passions, et, ainsi de suite, sont les demandes d'aide habituelles aux Anges de l'Abîme. Les demandes de vengeances sont faites lors des rituels de la congrégation Satanique, le regroupement des personnes qui se livrent à ces pratiques, et c'est le grand prêtre qui se charge de les faire parvenir à Satan.

Oui, le Satanisme existe bien de nos jours, mais il ne ressemble en rien à celui inventé au Moyen Âge qui n'existait réellement que dans la tête des inquisiteurs qui prenaient plaisir à torturer des personnes qui pensaient différemment...