Voici un extrait de l'ouvrage de Collin de Plancy sur les vampires, daté de 1820.
L'ouvrage entier est disponible dans la section Téléchargements.
Bonne lecture :)
Ce qu'il y a de plus étonnant dans l'histoire des vampires, c'est qu'ils ont partagé, avec nos grands philosophes, l'honneur d'étonner le XVIIIe siècle ; c'est qu'ils ont épouvanté la Lorraine, la Prusse, la Silésie, la Pologne, la Moravie, l'Autriche, la Russie, la Bohême et tout le nord de l'Europe, pendant que les sages de l'Angleterre et de la France renversaient d'une main hardie et sûre les superstitions et les erreurs populaires. Chaque siècle, il est vrai, a eu ses modes ; chaque pays, comme l'observe dom Calmet, a eu ses préventions et ses maladies ; mais les vampires n'ont point paru avec tout leur éclat dans les siècles barbares et chez les peuples sauvages ; ils se sont montrés au siècle des Diderot et des Voltaire, dans l'Europe, qui se dit civilisée. On a donné le nom d'upiers, oupires et plus généralement vampires à des hommes morts depuis plusieurs années, ou du moins depuis plusieurs mois, qui revenaient en corps et en âme, parlaient, marchaient, infestaient les villages, maltraitaient les hommes et les animaux, suçaient le sang de leur proches, les épuisaient, et enfin leur causaient la mort (c'est la définition qu'en donne dom Calmet). On ne se délivraient de leurs dangereuses visites et de leurs infestations qu'en les exhumant, les empalant, leur coupant la tête, leur arrachant le coeur ou en les brûlant. - Ceux qui mouraient sucés devenaient vampires à leur tour.