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La Dragon dans l'imaginaire médiéval

Dans les contes et les légendes, il est toujours une fois un chevalier errant qui pénètre dans un pays dévasté en proie à la désolation. Jadis, la campagne verdoyante et productive est nue et stérile. Il n'y a plus de fleurs, mais des arbres morts. En cherchant à comprendre cette source de malheur, le chevalier découvre qu'un dragon cruel a ravagé le royaume et exige le paiement d'un tribut annuel.

Bien entendu, le prix de cette redevance était toujours le corps d'une jeune vierge. Ce qui nous amève à poser la question : les dragons ont-ils vraiment existé ? Revoyons un peu l'histoire. Pour les Celtes, comme pour les Romains, les dragons étaient symboles de guerriers. L'emblème de l'empire d'Orient était un dragon pourpre et l'écrivain romain Mercellinus a raconté comment Constantin était entré dans Rome à la tête de chohortes portant des enseignes frappées de dragons. De tous temps, des troupes de soldtas, des pays, des empereurs et des rois ont adopté pour emblème le dragon. Il est alors bon de préciser que dans la littérature celtique le mot dragon est un chef suprême.

Cette connotation sémantique n'est sans doute pas dénuée de tout lien avec les nombreuses légendes de dragons, quoique ceux-ci dans bien des cas, ne pourraient être que de vulgaires chefs de bandes de pillards. Pour l'occident, les dragons sont la représentation du mal, tandis que la pensée extrême orientale, au contraire, y voit des créatures bienveillantes, même s'il leur arrive de symboliser aussi la pluie, la brume et le vent.

Mais c'est avec saint Georges (voir illustration) que le dragon est entré dans la vraie légende de l'épopée de la chevalerie courtoise. Le goût de ces dragons pour les jeunes et belles vierges, de préférence nobles ou princesses, était bien connu.

La tradition orthodoxe rattache la légende de saint Georges à celle de Persée, le héros grec qui aurait délivré la princesse éthiopienne Andromède des griffes du monstre marin qui la menaçait. Pour les chrétiens, c'est la Foi qui est symbolisée par le preux chevalier. Celui-ci sauve l'Église personnifiée par la princesse, des démons du paganisme représentés par le hideux dragon. Pour les disciple de Freud, cette légende est connotée d'une manière beaucoup plus érotique...

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Dans le seul folklore britannique, on compte plus de 50 dragons différents, tandis que dans le monde entier on en recense des milliers. Dans le livre Une histoire naturelle publié en 1776, on cite le dragon comme un animal des plus redoutables et probablement d'origine surnaturelle. De tous les temps, des esprits soucieux de rationalisme ont tenté de trouver des explications satisfaisantes pour justifier l'existence de ces dragons. Pour certains, le terme dragon n'est qu'une métaphore désignant une crue spectaculaire de la rivière. Pour d'autres, il serait une allusion aux incursions des pirates Vikings, dont les drakkars étaient souvent décorés de proues en forme de dragons.

Cependant, même en supposant que des créatures aussi hideuses aient existé, comment expliquer que des animaux aussi énormes aient pu voler? D'après les récits, on peut estimer le poids moyen des dragons à environs 9 tonnes, et selon les calculs des spécialistes en aéronautique, il aurait fallu à ces dragons une envergure d'ailes estimée à 180 mètres, ce qui est impensable. Mais il existe une autre possibilité pour légitimer leur habileté à voler: comme les Zeppelins, il est possible que les dragons, s'ils ont vraiment existé, aient été gonflés à l'air chaud ou à tout autre gaz plus léger que l'air. Il leur fallait donc un corps énorme pour emmagasiner tout le gaz nécessaire à leur ascension et n'avaient plus vraiment besoin d'ailes, sinon pour se diriger dans l'espace.

Certains auteurs ont ainsi imaginé que l'intérieur du corps des dragons devait être une sorte de gigantesque laboratoire chimique ; l'acide de chlorydrique présent dans le tube digestif de tous les vertébrés, se serait attaqué au calcium des os pour produire de l'oxygène, gaz plus léger que l'air et facilement inflammable. Pour régénérer les os, il suffisait donc aux dragons d'avaler des pierres de calcaires. Bon.

Pour expliquer qu'ils crachaient du feu, on a avancé l'hypothèse, sans doute un peu farfelue, que pour le libérer des excès d'hydrogène survenant après une période de repos, ils devaient le brûler par un jet de flamme.

Il est bon de préciser que personne n'a jamais découvert de dragons fossiles. Pour expliquer cet espèce de chaînon manquant, si l'on peut prendre cette expression, on a expliqué qu'à la mort du dragon, le processus de digestion des os entrait spontanément en action détruisant ainsi la totalité du squelette du monstre. On trouve d'ailleurs cette hypothèse d'anéantissment contrôlé et subit dans un rapport d'enquête effectué en 1968, en Irlande. Trente ans auparavant, un monstre avait été découvert dans une grotte près de Lough Derrylea, dans le comté de Clare. Un villageois devait venir témoigner: la chose était prisonnière, là, et ne pouvait s'échapper. Avant qu'on ait pu parvenir jusqu'à elle, elle avait tout simplement disparu, comme si elle s'était évanouie en fumée...

Que sont donc ces dragons? À défaut de créatures mythiques, ne peut-on pas les confondre avec des... éléphants... ou des alligators? Ne seraient-ils pas par ailleurs, des survivants de ces grands monstres de la préhistoire? Cet incroyable débat a passionné depuis longtemps tout les naturalistes cherchant à apporter une explication plausible, car, croit-on, autant de récits et de témoignages doivent comporter un fond de vérité.

Mais c'est surtout en Orient que les légendes des dragons sont fertiles. En Corée, par exemple, chaque rivière acceuillait jusqu'à il n'y a pas si longtemps, son propre dragon, tandis que le nord et le centre de la chine, les dragons étaient les dieux de la pluie; ils formaient des nuages avec leur souffle et arrosaient les champs de riz.

Depuis des temps très anciens, on s'imaginait que les crues, les tempêtes, les orages, étaient provoqués par des dragons qui se battaient dans les fleuves ou dans les cieux. Quant aux galets au fond du lit des ruisseaux en montagne, on pensait qu'ils s'agissait d'oeufs de dragons; l'orage les fendait et le bébé dragon s'échappait dans le ciel. Mais ce n'est pas tout. Les dragons luisaient dans l'obscurité, devenaient invisibles à volonté et pouvaient se recroqueviller jusqu'à la taille d'une chenille. Ils se reposaient au fond des mers. Les os de dragons faisaient partie de la pharmacopée traditionnelle, mais ils est presque certain qu'il s'agissait de fossiles d'animaux préhistoriques.

En Occident, les dragons mangeurs d'hommes gardaient souvent des trésors au fond des mers ou dans les profondeurs du sol. Ils s'envolaient le soir, crachant des flammes ou du poison, et c'était alors le présage d'une guerre ou d'un désastre. L'histoire du dragon terrassé connaît beaucoup de variantes. Pour la plupart des héros anciens, soit Siegfried, Sigurd, sant Georges, saint Michel, Arthur, Tristan ou le doux Lancelot, c'était le couronnement d'une carrière que de tuer le cruel dragon. Sur ce thème, on le sait, les légendes ont foisonné.

Il y a des légendes loufoques relativement aux tueurs de dragons. Par exemple, dans le Sussex (Angleterre), un cultivateur présenta au dragon un pudding empoisonné, si gros qu'il fut obligé de le transporter dans une charette. Le salaud de dragon engloutit tout, non seulement le pudding, mais la charette et les chevaux aussi !

Pour d'autres, en dépit de leur aspect inquiétant, les dragons étaient sympathiques. La littérature parle abondamment d'hommes et de femmes sauvés par des dragons. Ainsi, Thoas d'Arcadie, selon l'auteur romain Pline, a été sauvé d'une attaque de brigands par son dragon.

On retrouve donc des histoires de dragons dans tant de pays différents qu'on ne peut se demander s'ils n'auraient pas une origine commune, car les représentations qu'on en faisait évoquent étonnamment les dinosaures tels que la sciences moderne est parvenue à les reconstituer.

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