Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 27 mars 2024

Du Wiccan Rede : "An it harm none, do what ye will"

"AN IT HARM NONE, DO WHAT YE WILL."

Le propos de cet article est d'analyser le Wiccan Rede, les types de conduite qu'il exclut, et les types de conduite qu'il requiert. Nous commencerons avec une analyse détaillée du Rede lui-même, qui a l'air "pseudo-archaïque" mais dont les mots ne sauraient trouver d'équivalent même en anglais moderne. Nous regarderons ensuite les deux parties du Rede, et expliquer pourquoi elles sont écrites dans cet ordre-là.



LE VOCABULAIRE DU WICCAN REDE.

Comme mentionné plus haut, le Rede est présenté dans une forme d'anglais pseudo-archaïque. Folie douce, ou choix délibéré ? Regardons le Rede, mot par mot.

AN : Traduire ce mot par "si", comme c'est souvent le cas, est une erreur de taille. Il serait plus précis de le traduire pas "tant que" ("as long as").

IT : Cela. Ce pronom désigne tout ce que vous pourriez être tenté de faire.

HARM : Se réfère à tout ce que vous ou une autre personne, impliquée par le "it" précédent, considérerait être une perte, dommage, souffrance, inconfort, injustice, empêchement, relatif à ce que la situation était avant que le "it" ne soit commis. Tout ce qui va à l'encontre de la liberté d'une autre personne, même si les intentions étaient bonnes, est une nuisance considérable.

NONE : Ce mot-là est très facile à comprendre. "None" est un mot qui exclut tout. Si vous blessez quelque chose ou quelqu'un, y compris vous, y compris un caillou à Trenton, New Jersey, vous avez blessé "some" (quelqu'un ou quelque chose), et non pas "none" (rien ni personne).

DO : Entendre par là le fait d'effectuer toute action complétée par le "IT", ci-dessus.

WHAT : Sa signification en anglais serait "Whatever" (tout ce que...), et se rapporte à ce qui suit.

YE : Le pluriel archaïque de "you". Le "you" actuel est utilisé à la fois pour le singulier et le pluriel ; le "YE" archaïque est toujours au pluriel. Nous verrons plus bas que ce n'est pas un hasard.

WILL : Le verbe "to will" implique un pouvoir de décision pour déterminer quelle serait la meilleure action à entreprendre. "Will" n'a que peu de rapport avec "wish" (souhaiter) ou "want" (vouloir) ou "desire" (désirer). Ce n'est pas une question de sentiments, d'émotions. C'est juste l'emploi de la raison pour prendre la décision la plus adéquate.

LES DEUX PARTIES DU WICCAN REDE

A. Première partie : "AN IT HARM NONE".

Pourquoi le Rede ne dit-il pas plutôt "Do what ye will, an it harm none" ? Il y a une raison pour laquelle "An it harm none" vient en premier dans le Rede, et cette raison est que "An it harm none" doit arriver en premier dans vos pensées, en tant qu'initié et pratiquant de la Wicca. Si vous, ou n'importe quel Wiccan comence à dire "Do what ye will", je peux vous assurer que vous, comme les fondamentalistes avant vous, y trouverez une excuse qui justifierait toutes les choses plus ou moins répréhensibles qui vous viendraient à l'esprit ! Sachant cela à propos de la nature humaine, la Dame qui a écrit le Rede l'a souhaité ainsi, avec le "An it harm none" en premier.

Le "An it harm none" du Wiccan Rede a des équivalents dans beaucoup de disciplines. Le plus flagrant est sans doute dans le Serment d'Hippocrate prêté par chaque médecin avant qu'il soit déclaré apte à exercer. La première partie de ce serment recommande au médecin de "Premièrement, ne blesser personne." Il est étonnant de se rendre compte à quel point l'éthique magique, telle que déterminée dans le Wiccan Rede, est ou devrait être si semblable à l'éthique médicale, un sujet à l'emprise tellement puissante, et sur tellement de vies.

Quand nous lisons qu'un médecin a violé son éthique médicale, nous lisons ceci avec le médecin dans le rôle du méchant et avec sympathie pour ses patients qui ont souffert de soins bâclés parce que le médecin a violé son éthique. Les futures générations considéreront des violations de l'éthique magique avec le même degré d'outrage, et auront raison, ce qui nous donne à réfléchir.

B. Seconde partie : "DO WHAT YE WILL."

Même sans la première partie du Rede, "do what ye will" n'est certainement pas une permission ou un prétexte de faire tout ce que vous voulez. Comme un Haut-Prêtre Wiccan le faisait remarquer, "le pouvoir corrompt, et la puissance absolue altère complètement." J'ai déjà entendu ça quelque part, mais c'est certainement vrai quand vous parlez d'utiliser la vraie magie pour accomplir de vraies choses dans le vrai monde.

Quand nous nous efforçons de penser à toutes les conséquences, attendues ou non, possibles ou non, qui découlent de quasiment chaque action humaine, il semblerait sage de ne rien faire du tout, en particulier dans le domaine spirituel, qui est guidé par la sagesse humaine ! Malheureusement, ne rien faire est aussi un choix, et les résultats consécutifs à l'inaction sont souvent bien pires qu'une action irréfléchie. C'est pour cela que la seconde partie du Rede demande que nous prenions des décisions et que nous agissions en conséquence, à la condition que cela ne blesse personne.

Traduction d'un texte des Servants Of The Elder Gods, Rocky Mountain Coven and James C. Taylor.
Traduction française © Asa pour Esoterika.org.

Chant pour Cernunnos



Hail Cernunnos !
Je te salue mon Père
Toi qui forges mon cœur pour que survive mon âme
Toi qui me donnes jour après jour l'espoir et la puissance
Je chante ces mots pour toi Cernunnos
Que mon verbe t'honore et te loue !
Par la dague que forgea un homme et que bénit ma sœur,
Par ce bâton, don de la forêt,
Par la force de ma voix, je chante et danse pour toi.
Je suis la clairière qui vit, et respire dans le cœur des bardes,
Je suis l'arme-outil née pour l'harmonie du monde
Je suis le vautour qui tournoie dans un ciel lourd
Je suis le cerf puissant défiant le chasseur
Je suis l'ours noir, grand-père de vos grands-pères,
Je suis le chef de meute hurlant sous la lune
Je suis le lynx tapi dans l'ombre des fougères,
Je suis la première vie, le premier chant et le premier homme.

Par Amorgen Dubhart

Aspects de la Déesse et du Dieu

La Wicca est parfois définie comme une religion duothéiste, car elle représente la force créatrice universelle sous la forme de la Déesse et du Dieu. En fait, les choses sont nettement moins tranchées, puisque ces représentations, nécessaires pour notre appréhension du Divin, ne sont qu'une et en même temps multiples. La Wicca est polythéiste, panthéiste et animiste ; la divinité revêt de multiples aspects, elle est partout et chaque " chose " contient une parcelle de l'énergie divine. Les célébrations wiccannes sont liées aux rythmes des saisons, la fameuse roue de l'année, qui contient en elle l'essence des mystères wiccans. La roue de l'année est un voyage, au cours duquel nous seront révélés les différents aspects de la Déesse et du Dieu, qui seront aussi les différentes étapes de notre initiation et de notre évolution spirituelle.



Pour approfondir le sujet, je vous conseille deux auteurs : Pour l'aspect mythologique et folklorique des sabbats, l'auteur américain Mike Nichols a réalisé un travail extraordinaire et très instructif. Ce travail est présenté sur le net, ainsi que d'autres articles intéressants sur divers sujets. Je ne donne pas le lien, ceux qui veulent chercher trouveront facilement. Le deuxième auteur est Vivianne Crowley dans son livre Wicca, "The Old Religion in the New Millenium", où elle développe de façon érudite et accessible le "voyage" initiatique représenté par la roue de l'année.

Lire la suite...

Invocation du Cornu



Eko, Cernunnos, écoute mon chant,
toi qui es le sang de vie brûlant dans nos veines,
toi qui es le désir et la force,
toi, seigneur des sombres forêts et des lumineuses clairières,
Réponds à mon appel et incarne-toi parmi les hommes !
Crève nos fronts de tes cornes acérées,
Bascule-nous dans ta fureur sacrée,
Que nos pieds soient sabots pour bondir à ta suite,
Fait jaillir de nos yeux la magie des forêts,
Inonde nos cœurs de ta sauvage puissance et que de nos reins jaillisse la force du Dieu-Cerf !
Gardien des chèvres,
dans les sentiers des collines sauvages,
guide ton troupeau de l'obscurité vers la lumière.
Oubliées sont les voies du Sommeil et de la nuit,
l'homme dont les yeux ne connaissent plus la lumière les cherche.
Ouvre la porte qui n'a pas de serrure !
Ouvre la porte onirique par laquelle l'homme vient à toi !
Gardien des chèvres, ô réponds-moi !

La première partie de cette invocation a été écrite par moi-même, la seconde partie vient du BOS gardnérien.

par Amorgen Dubhart

Invocation à la Déesse



(en Lune croissante)

Déesse aux multiples noms
En cette nuit où fertile est le croissant qui orne ton front
Nous t'appelons Aradia la magicienne
Arianrod à la roue d'argent,
Aphrodite la Vermeille,
Que monte vers la Lune ce chant de puissance,
Nous te saluons Déesse
Avec amour, foi, liberté,
Écoute le chant de tes enfants, assemblés selon les rites
Nus et parés des mystères de ton culte.
O Grande Déesse,
Que monte vers la Lune ce chant de pouvoir,
Dispense-nous les perles de lune qui sont rosée de vie
Fait voguer nos âmes sur les flots argentés de ta force
Et marque nos corps du parfum musqué de la Nuit !
Que monte vers la Lune ce chant de Joie,
En cette nuit où notre magie est chair et sang
Nous t'honorons Grande Déesse !

Par Amorgen Dubhart

Invocation à Morrigan



O Sombre Déesse !
En cette nuit où croît ton signe dans l'immensité du ciel,
Nous t'invoquons
O toi la Prophétesse qui annonça la léthargie du monde,
Morrigan la Triple !
Gardienne des portes du Sidh,
Viens à nous qui murmurons ton ancien nom,
Dispensatrice de la Mort et du Plaisir,
Maîtresse des armes et de la fureur
Amante initiatrice des mystères antiques
Écoute la voix de tes enfants, nus et assemblés selon les rites,
Écoute notre voix, où vibre l'amour, la force et le désir !
O toi, Noire Corneille,
Effleure nos âmes du bruissement de tes ailes obscures
Couvre-nous du manteau de tes secrets séculaires,
O Morrigan !
Forge notre volonté, que nous trouvions en nous les armes
Nécessaire à notre vie,
Notre appel est flèche de désir
Et notre cœur se gonfle de ta présence !
Nous te saluons et t'honorons Grande Déesse !

Par Amorgen Dubhart

jeudi 21 mars 2024

La maladie et la pratique rituelle

La question de savoir si l’on peut concilier la maladie et la pratique rituelle wicca est d’une importance majeure, mais les ouvrages wiccas l’évoquent rarement. Pourquoi en est-il ainsi ?

Les informations de ce genre s’obtiennent en général de la grande prêtresse, du grand prêtre ou d’un autre wicca expérimenté. En général, l’élève n’a pas à se poser ce genre de question avant d’être atteint d’un rhume ou forcé de prendre des médicaments délivrés sur prescription médicale. Le sujet revêt une telle importance (et la littérature wicca en fait si peu de cas) qu’un chapitre du présent ouvrage lui est entièrement consacré.



Lorsqu’ils commencent à pratiquer la Wicca, bon nombre de wiccas solitaires détestent manquer un rituel pour une raison ou une autre, et cela inclut la maladie. Plusieurs membres des covens partagent ce sentiment. Est-ce raisonnable ?

Plusieurs types de maladies provoquent de grands changements internes chez les humains.

Certains sont d’ordre physique, d’autres, de nature mentale, émotionnelle, spirituelle ou psychique. L’altération temporaire de la santé est-elle propice ou défavorable à la célébration du rituel wicca ?

Il est possible de répondre partiellement à ces questions en s’intéressant aux maladies et à leurs effets. Toutes les informations réunies ici sont d’ordre général et ne s’appliquent qu’au rituel religieux wicca – il est recommandé de faire confiance à votre jugement.

Soyez à l’écoute de votre corps. Il sait généralement ce qu’il convient de faire. Il peut s’avérer dangereux de vous forcer à célébrer des rituels wiccas alors que vous êtes aux prises avec des maladies et des conditions éprouvantes. (Voir la fin de ce chapitre pour les commentaires sur la pratique de la magie et la maladie.)

Lire la suite...

Le secret et les activités Wiccas, par Scott Cunningham

Dans un passé encore proche, quand notre religion comptait beaucoup moins de membres et que l’intérêt pour les cultes païens étaient inexistants aux États-Unis, les wiccas se montraient en général très discrets sur leur religion. La menace du foyer désuni, de la perte d’emploi, de domicile et même de la garde des enfants, n’avaient rien d’illusoire. Les wiccas avaient appris à entourer leurs activités religieuses du plus grand secret et seuls leurs parents ou amis très proches savaient ce qu’ils faisaient les nuits de pleine lune (et pourquoi ils demandaient toujours une journée de congé après les sabbats).

En général, ces wiccas étaient membres d’un coven et ils avaient juré le secret au moment de leur initiation. Il leur était interdit de révéler plusieurs informations, parmi lesquelles leurs noms magiques, l’identité des autres membres du coven, la nature des activités accomplies dans le cercle ainsi que les rituels magiques ou religieux particuliers à leur groupe. Même si certains wiccas étaient disposés à parler de leur religion, ils devaient alors braver l’opinion publique et la loi du secret. La plupart des wiccas menaient une double vie : la première liée au travail, aux associations de parents d’élèves, aux disputes entre voisins, à la planification financière et aux autres activités courantes telles que le lavage de l’auto ; l’autre imprégnée de religion et de magie.



Aujourd’hui, la situation s’est quelque peu modifiée. Chaque numéro du magazine Circle Network News dresse la liste d’un nombre important d’articles constructifs sur la Wicca parus dans des magazines et des journaux d’intérêt général. Des articles sur les wiccas et les fidèles de la Déesse ont été publiés en première page du Wall Street Journal. Les Talk Shows télévisés raffolent des causeries sur la « sorcellerie » où des wiccas sont invités à venir parler de leur religion.

Cette médiatisation a contribué très largement à faire connaître notre religion aux non-wiccas. Leur conception de la Wicca est peut-être inexacte, mais ils ont découvert son existence. Il arrive que des wiccas reconnus soient invités à parler de leur religion à des assemblées de fidèles d’autres confessions religieuses. À l’instar des membres du clergé d’autres religions, plusieurs œuvrent auprès des prisonniers. Certaines associations wiccas sont reconnues par le fisc comme des organisations religieuses bénéficiant d’une exonération d’impôts (cette reconnaissance n’a toutefois pas été accordée à la Wicca dans son ensemble). L’armée américaine a donné des directives à ses aumôniers pour que la Wicca soit reconnue comme un choix religieux légitime. De temps à autre, les pages religieuses des journaux proposent des articles sur la Wicca.

Malgré tout, il règne actuellement un climat de confusion, de doute et de peur. Les personnes qui ont grandi dans une religion se sentent menacées lorsqu’une autre fait sentir sa présence, en particulier lorsqu’il s’agit d’une religion aussi méconnue que la Wicca. Quelquefois, cela peut conduire à la violence et au meurtre.

Les réactions de cet ordre sont la conséquence directe de la désinformation dont est abreuvé un public peu méfiant. Ces mensonges proviennent en grande partie des télévangélistes (qui ont eu leur heure de gloire et sont maintenant en voie de disparition), mais plusieurs prédicateurs à la mentalité étriquée continuent de nous qualifier d’êtres sataniques, de tueurs d’enfant démoniaques ayant pour seul objectif de gouverner le monde. Même le mouvement récent popularisé dans les médias comme le « Nouvel Âge » a souvent été présenté comme une menace satanique pour le christianisme.

Nous savons que c’est absurde, mais il n’en va pas de même pour plusieurs non-wiccas. Face à de tels emportements, on peut se demander s’il convient de dévoiler votre religion à vos parents, à votre conjoint, à vos enfants, amis, employeurs, propriétaires et voisins ? Et si ce n’était qu’à certains d’entre eux ? À qui le diriez-vous ? Une pareille révélation pourrait-elle créer de la colère, de la peur et de l’incompréhension, au point que vous en viendrez à souhaiter n’avoir rien dit ?

C’est possible. Le contraire peut aussi se produire. Avouer à votre partenaire que vous pratiquez une religion différente peut en fait contribuer à raffermir les liens qui vous unissent (« Eh bien, au moins tu crois en quelque chose ») ou à régler certains points non résolus (« C’est donc ce que tu fais une fois par mois à minuit »)

L’inverse peut aussi se produire. Votre partenaire prendra peut-être ses distances, votre employeur vous mettra à la porte, vos voisins vous éviteront, vos parents seront bouleversés (s’ils adhèrent à une religion plus conventionnelle) et votre propriétaire vous donnera un préavis d’un mois ou ne reconduira pas votre bail.

Un employeur compréhensif vous accordera peut-être quelques jours libres pour votre pratique religieuse. Vos voisins sauront qu’ils ne doivent pas vous rendre visite à l’improviste les soirs de pleine lune. Et votre propriétaire ? Eh bien, il est peut-être préférable de ne pas en parler à tout le monde. Cette décision doit être pesée, car votre lieu de résidence pourrait changer rapidement par suite de cette révélation.


La décision d’informer autrui ou non, de même que le choix du moment propice et des personnes que vous aviserez, doit être fondée sur les éléments suivants : votre connaissance de la Wicca, votre engagement au sein de la religion (après un certain temps, il peut être assez difficile de garder le secret), vos rapports avec les gens que vous pourriez mettre au courant, le climat religieux de votre région et votre aptitude à discuter d’un sujet aussi personnel que la religion.

En général, rien ne vous force à faire cette révélation, même à votre conjoint. Si ce dernier vous interroge, vous souhaiterez peut-être en discuter, mais personne n’a le droit de savoir ce que vous faites le 31 octobre au soir. La liberté religieuse consiste précisément en cela – le droit de pratiquer la religion de son choix, de ne pas subir la contrainte d’autres religions et de choisir d’en parler ou non.

J’ai habité pendant treize ans un appartement au deuxième étage dans un quartier mal fréquenté. Le propriétaire de l’immeuble était un évangéliste qui dirigeait une armurerie et un atelier de réparation d’aspirateurs dans l’immeuble voisin. Je voyais cet homme tous les jours ; je connaissais la plupart des membres de sa famille et il est venu dans mon appartement à plusieurs reprises. Pendant que je vivais à cet endroit, j’ai fait paraître dix ouvrages sur la magie et la Wicca, j’ai accordé de multiples entrevues à la radio, à la télévision et à la presse, j’ai donné des centaines de cours dans la région, célébré maints rituels et tenu des dizaines de réunions de covens dans mon appartement. J’ai contemplé le ciel étoilé, récité des incantations près des plantes et des herbes que je cultivais sur la véranda, médité sur les orages et agi en tous points comme un vrai wicca.

Et pourtant, au cours de toutes ces années, le propriétaire ne m’a jamais parlé de ma religion. Certes, il avait l’habitude de rédiger le reçu du loyer au dos d’un tract religieux, mais cette question n’a jamais été abordée. Il a tenu sa langue et j’ai fait de même ; nos relations d’affaires se sont avérées satisfaisantes
.

Si j’étais entré dans son magasin un beau jour pour lui annoncer que j’étais un sorcier, il m’aurait sans doute envoyé faire mes bagages. La décision que j’avais prise de garder le silence sur ma religion m’a permis de demeurer dans un appartement spacieux à loyer modéré pendant plusieurs années, alors que je faisais mes débuts comme auteur.

La décision de révéler à autrui votre appartenance à la Wicca doit demeurer une question personnelle. Toutefois, je vous préviens que bien des gens se moquent de savoir ce en quoi vous croyez ou qui vous invoquez. Cela ne les intéresse tout simplement pas.

Certains wiccas décident de dire au monde entier qu’ils sont des wiccas (ou des sorcières et des sorciers) simplement parce qu’ils veulent créer un effet de choc, attirer l’attention, faire de l’argent ou flatter leur ego. Il n’y a pas de raison plus mal fondée pour dévoiler à autrui la religion que vous pratiquez.

La Wicca et le Chamanisme

Le chamanisme a été présenté comme la religion la plus ancienne. Il existait avant les civilisations primitives, avant que ne s'amorce la longue marche de nos ancêtres jusqu'au temps présent. Avant cette époque, les chamans agissaient comme guérisseurs, exerçant le pouvoir masculin et féminin. Ils pratiquaient la magie et parlaient aux esprits de la nature. Les chamans ont été les premiers humains possédant un savoir qu'ils inventaient, découvraient, nourrissaient et utilisaient. Le savoir étant le pouvoir, les femmes et les hommes qui le possédaient en ces temps reculés étaient chamans.

Comment les chamans ont-ils conquis ou découvert ce pouvoir ? Par l'extase – un état modifié de conscience dans lequel ils communiaient avec les forces de l'univers. Pour atteindre cet état, les chamans primitifs ont d'abord utilisé des « instruments », ou « outils », tels que le jeûne, la soif, les souffrances auto-infligées, l'absorption de substances hallucinogènes, la concentration, etc. Une fois maîtrisées, ces techniques leur permettaient de parvenir à la conscience d'autres mondes, des mondes immatériels.

Tout savoir magique était acquis par cette « modification de la conscience ». La consultation des esprits et des déités, des plantes et des animaux ouvrait de nouveaux champs du savoir. Les chamans partageaient souvent une partie de leurs connaissances avec leur peuple, mais conservaient le reste pour leur usage personnel. La science du chaman n'était pas donnée en pâture au public.



Plus tard, les chamans perfectionnèrent les moyens qui facilitaient cette modification de la conscience, ce qui marqua l'apparition du rituel magique. Les chamans du monde entier emploient toujours des outils tels que tambours, crécelles, surfaces réfléchissantes, musique, chant et danse. En fait, les rites chamaniques les plus efficaces sont ceux qui combinent les instruments naturels et artificiels – la plainte du vent, le grondement de l'océan, la flamme vacillante, le battement régulier du tambour, le sifflement d'une crécelle. Associés à l'obscurité et aux chants, ces outils finissent par submerger les sens, par forcer le glissement de la conscience du monde physique au royaume plus vaste des énergies. De tels rites chamaniques existent encore aujourd'hui.

Ces manifestations primitives constituent le point de départ de toutes les formes de magie et de religion, y compris la wicca. En dépit de l'actuelle controverse au sujet de « l'ancienneté » de la Wicca, celle-ci tire son origine spirituelle de tels rites. Même si elle a été réformée et adaptée à notre monde, La Wicca touche encore nos âmes et nous transporte – Elle change notre conscience – en nous unissant avec la déité. Plusieurs techniques wiccas sont d'origine chamanique.

Par conséquent, la Wicca peut être définie comme une religion chamanique. Comme pour le chamanisme, seuls quelques privilégiés ressentent le besoin irrésistible d'entrer dans son cercle de lumière.

Dans la Wicca contemporaine, les supplices et le recours aux substances hallucinogènes ont été remplacés par le chant, la méditation, la concentration, la visualisation, la musique, la danse, l'invocation et les rituels. Avec ces outils spirituels, la Wicca permet d'accéder à une conscience rituelle similaire aux états de conscience provoqués par les épreuves chamaniques les plus brutales.

J'emploie à dessein l''expression « états modifiés de conscience ». De tels états sont naturels, ils s'écartent simplement de la conscience de veille « normale ». La Wicca enseigne que la nature comporte toute une gamme d'états mentaux et spirituels dont la plupart d'entre nous ne soupçonnent pas l'existence. Un rituel wicca efficace nous permet de glisser dans de tels états de conscience, d'être en communication et en communion avec la Déesse et le Dieu.

Contrairement à certaines religions, la Wicca ne considère pas que la déité est lointaine. La Déesse et le Dieu existent tous les deux à l'intérieur de nous et se manifestent dans la nature tout entière. L'universalité consiste en ceci : il n'existe rien qui ne soit divin.

L'étude du Chamanisme dévoile en grande partie le coeur de l'expérience magique et religieuse en général, et notamment de la Wicca (Voir la bibliographie). En recourant au rite qui lui permet d'accéder à la conscience rituelle, le chaman, ou le wicca, étend constamment son savoir, et savoir correspond à pouvoir. La Wicca aide ses adeptes à comprendre l'univers ainsi que la place que nous y tenons.

La Wicca contemporaine n'est pas une religion uniforme. Comme il s'agit d'un système articulé sur la personne, je me contenterai ici d'exposer en termes généraux ses principes et sa structure, après les avoir soumis au crible de mon expérience et de mes connaissances, afin de brosser un tableau de la nature de la Wicca.

La Wicca a en commun avec plusieurs autres religions de reconnaître la dualité de la déité. Elle vénère à la fois la Déesse et le Dieu. Ces derniers sont égaux, chaleureux et aimants ; non pas distants, dans un « ciel » lointain, mais omniprésents, dans l'univers tout entier.

La Wicca enseigne aussi que le monde matériel est une réalité parmi plusieurs autres. La dimension matérielle n'est pas la forme de manifestation supérieure ; tout comme la dimension spirituelle n'est pas plus « pure » que les réalités moins élevées. La seule différence entre matériel et spirituel, c'est que le premier est plus dense.

Comme les religions orientales, la Wicca soutient la doctrine de la réincarnation, cette notion si mal comprise. Toutefois, contrairement à certaines philosophies orientales, la Wicca n'enseigne pas que notre âme se réincarnera ailleurs que dans un corps humain après la mort du corps physique. De plus, peu de wiccas acceptent de croire que nous avons commencé d'exister sous la forme de pierres, d'arbres, d'escargots ou d'oiseaux avant de poursuivre notre évolution jusqu'au point où nous avons pu nous incarner en tant qu'êtres humains. Ces créatures et ces substances sont effectivement dotées d'une forme d'âme, mais elle diffère de celle des humains.

La réincarnation est chose admise pour plusieurs million d'orientaux et d'occidentaux. Elle offre une réponse à plusieurs questions : Qu'arrive-t-il après la mort ? Pourquoi avons-nous le souvenir de choses que nous n'avons jamais faites au cours de cette vie ? Pourquoi éprouvons-nous parfois cette étrange attirance pour des personnes et des endroits que nous n'avons jamais vus auparavant ?

Certes la réincarnation ne peut répondre à toutes ces questions, mais chacun a la possibilité d'étudier cette idée. Ce n'est pas un article de foi. Par la contemplation, la méditation et l'auto-analyse, plusieurs personnes en viennent finalement à accepter que la réincarnation est une réalité. Vous trouvez de plus amples informations sur ce sujet au chapitre 9 : la spirale des retours. L'idéal éthique de la Wicca est simple : fais ce que tu veux, mais ne fais de mal à personne. Cette regèle comporte une autre condition implicite : Ne fais rien qui te fasse du mal. Donc vous, en tant que wicca, négligez votre santé, omettez de fournir à votre corps ce qu'il lui faut pour vivre, ou le blessez de toute autre manière, vous violez cette loi.

Il ne s'agit pas seulement de survie. Cette règle vous assure également d'être en bonne forme afin de travailler à sauvegarder et améliorer notre monde puisque l'amour de notre planète et le souci de la préserver jouent un rôle primordial dans la Wicca. La Wicca est une religion qui fait appel à la magie. C'est l'un de ses traits les plus attirants, les plus remarquables. De la magie religieuse ? Ce n'est pas aussi étrange qu'on pourrait le croire. Par un procédé « magique », les prêtres catholiques changent la substance d'un morceau de pain en celle du corps d'un « sauveur » mort depuis longtemps. La prière – un outil commun à plusieurs religions – consiste simplement en une forme de concentration et de communication avec la déité. Si la concentration se prolonge, il est possible que des énergies accompagnent les pensées émises et permettent que la prière soit exaucée. La prière est une forme de magie religieuse.

La magie est l'art de mettre en mouvement des énergies naturelles (bien que mal connues) pour opérer le changement voulu. Dans la Wicca, la magie est un outil qui sert à la sanctification des espaces rituels, au développement de la personne et à l'amélioration du monde dans lequel nous vivons.

Plusieurs personnes confondent magie et Wicca, comme s'il s'agissait de deux mots interchangeables. La magie est une composante de la religion wicca. Si vous souhaitez uniquement pratiquer la magie, la Wicca n'est probablement pas ce qui vous convient.

Autre point essentiel, la magie n'est pas un moyen de forcer la nature à accomplir votre volonté. C'est une conception complètement erronée, nourrie par l'idée que la magie est pour ainsi dire surnaturelle, comme s'il pouvait exister quoi que se soit hors de la nature. La magie est quelque chose de naturel. C'est un déplacement harmonieux des énergies pour créer un changement nécessaire. Si vous voulez pratiquer la magie, il faut renoncer à l'idée que celle-ci est de nature paranormale ou surnaturelle.

La majorité des wiccas ne croient pas en la prédestination. Même si nous honorons et vénérons la Déesse et le Dieu, nous savons que nous sommes des âmes libres ayant le plein contrôle et l'entière responsabilité de notre vie. Il nous est impossible de montrer du doigt une image d'une déité négative, telle que Satan, et de rejeter la responsabilité de nos fautes et de nos faiblesses sur elle. Nous ne pouvons accuser le destin. Chaque jour, et à chaque seconde, nous créons notre avenir, nous déterminons le cours que prendra notre vie. Dés qu'un wicca accepte pleinement la responsabilité de ce qu'il a fait (dans cette vie et dans les vies antérieures) et décide qu'il modèlera ses actions futures sur ses buts et idéaux les plus élevés, la magie se met à fleurir autour de lui et vivre devient un délice.

Voilà peut-être l'essence de la Wicca – elle est une union joyeuse avec la nature. La Terre est une manifestation de l'énergie divine. Les prairies émaillées de fleurs, les forêts, les plages et les déserts, tels sont les temples de la wicca. Lorsqu'il est dans la nature, le wicca se trouve vraiment dans une enceinte sacrée, comme le chrétien qui entre dans une église ou une cathédrale. De plus, la nature chante constamment pour nous et nous révèle ses secrets. Les wiccas écoutent la Terre. Ils ne se ferment pas à ce qu'elle tente si désespérément de nus enseigner. Lorsque nous perdons le contact avec notre planète bénie, nous perdons contact avec la déité.

Voilà quelques-uns des principes fondamentaux de la Wicca. Ils forment la vraie Wicca ; les rituels et les mythes sont subordonnés à ces idéaux et servent à les célébrer.

Le Livre des Ombres (ou livre rituel), reproduit dans la troisième partie de ce livre, contient les indications pour vous permettre de rédiger votre Livre des Ombres personnel. Il n'est pas nécessaire d'être esclave des rituels, car ils sont qu'une forme extérieure. Modifiez les rites selon votre humeur. Si le rite vous harmonise avec la déité, il n'y a aucun problème.

Ne délaissez pas le monde matériel pour les sphères spirituelle ou magique, car seule la nature nous permet de faire l'expérience de ces réalités. Il y a une raison à notre présence sur la Terre. Malgré tout, recourez au rituel pour élargir votre conscience de manière à ne faire vraiment plus qu'un avec toute la création.

La voie est ouverte. Les déesses et les dieux anciens attendent...à l'intérieur et autour de vous.

Puissent-ils vous accorder sagesse et pouvoir.

Scott Cunningham

Le rituel du corbeau

Il est possible avec la Wicca de faire alliance avec les animaux (je ne dis pas tous les animaux). Vivant en Europe la plupart du temps, je n'ai que faire d'une alliance avec les lions par exemple. Une alliance avec le corbeau est, pour certaines de nos assemblées diurnes, un choix de poids. Cette alliance ce passe avec l'Esprit Groupe de l'animal de votre choix. Le corbeau est mal aimé et méconnu, mais nous qui vivons (ou essayons de vivre) en symbiose avec la nature, nous n'avons pas ce genre de préjugé contre une espèce ou une autre.

Ce rituel peut être pratiqué seul ou en coven.

Il faut préparer un parchemin sur lequel sera écrit ceci :

"Moi X, en ce jour de l'an xxxx du mois de xxxx, devant notre assemblée de témoins dont les noms sont (citer les témoins ou remplacer par : devant notre Déesse mère et notre Dieu Cornu si le rituel est pratiqué seul), je fais alliance avec le Chef Corbeau et tous les représentants de son peuple. Je leur promets aide, assistance en toutes circonstances. Je promets de ne jamais commettre le moindre acte néfaste contre le peuple corbeau. Je promets chaque fois que cela me sera possible d'intervenir auprès de toute personne ou animal qui attentera à la sécurité ou à la vie de ce peuple ami.

En échange, le Chef Corbeau Esprit Groupe de son peuple doit faire savoir et connaître le présent pacte afin qu'en toutes circonstances le peuple corbeau me prête aide et assistance, me prévienne de tous dangers, se charge de toute mission destinée à me préserver moi et ceux que j'aurai désignés."

Il faut signer le parchemin (et le faire signer par les témoins pour le rituel en coven), le rouler et l'entourer d'un ruban rouge noué.

Présenter le pacte de la main gauche levée à l'assistance (ou symboliquement aux Dieux) et dire :

"Dieux des vents, Force du soleil, puissance de la Lune. Portez sur toute la planète le teneur de ce pacte qui sera valable tant que ma vie terrestre durera. "

Baisser la main gauche et imiter l'animal avec qui le pacte est passé (l'assistance fait la même chose). Au bout de quelques minutes, lever la main droite pour signaler la fin du rituel.

Il faut penser à entretenir l'alliance par de la nourriture en hiver par exemple. Sachez que les corbeaux forment une société intelligente et organisée, avec son conseil des sages, ses veilleurs, ses guerriers et ses ouvriers. Bien sûr, tout cela n'est pas apparent à l'homme qui marche en regardant ses pieds. Mais il faut parfois lever les yeux vers le ciel... la connaissance est partout...

Comment faire une bouteille wiccane de protection

Même la personne la plus gentille du monde peut avoir des ennemis.

Certains pourront être jaloux de vous, ne pas vous comprendre ou simplement ne pas aimer votre façon de vous coiffer ! Bien des gens m’ont dit : « Je n’ai pas besoin de protection. Je n’ai pas d’ennemis. » Mais ce genre « d’ennemis » que je viens de citer existe, et peut-être en ignorez-vous l’existence. Ils pourraient être parfaitement affables avec vous, mais devenir verts de jalousie, ou autre chose, une fois que vous avez le dos tourné. Comment faire pour vous protéger de leur négativité ? Comment faire pour vous protéger si certains individus tordus décident de vous jeter un sort ? Vous ne voulez pas leur faire de mal, mais vous voulez certainement vous protéger.

La « bouteille de sorcière » constitue le meilleur moyen. Il s’agit d’un très vieux moyen de défense, connu dans tout le folklore. On la fabrique soi-même. L’idée est de vous protéger et en même temps de renvoyer ce qui vous est envoyé. Vous ne devriez jamais faire de mal ni chercher à vous venger, mais vous pouvez certainement vous protéger.

Pour faire une bouteille de sorcière, prenez un pot ordinaire, comme un pot de café instantané de 170 g. Remplissez-le à moitié d’objets pointus : verre brisé, vieilles lames de rasoir, clous et vis rouillés, aiguilles, épingles, etc. Quand le pot est à moitié rempli, urinez dedans pour le remplir. La femme qui prépare une bouteille de cette manière devrait aussi essayer de mettre un peu de sang menstruel dans la bouteille. Rebouchez ensuite le contenant et scellez-le avec du ruban adhésif. Il devrait ensuite être enterré dans la terre à 30 cm de profondeur, dans un endroit isolé où il pourra rester intact. Si vous vivez en ville, il vaudrait la peine de faire une escapade à la campagne pour trouver un lieu désert pour l’enterrer.

Tant que la bouteille reste enterrée et intacte, elle vous protégera de tout mal dirigé contre vous, que le mal vienne d’une personne ou d’un groupe. Non seulement la bouteille vous protégera, mais elle renverra aussi le mal à son ou ses auteurs. Ainsi, plus on essaiera de vous faire du mal, plus on se nuira soi-même.

Ce genre de bouteille devrait durer presque indéfiniment, mais par mesure de sécurité, je suggérerais de refaire le rituel une fois l’an. Au rythme où se construisent les ensembles résidentiels, vous ne savez jamais quand votre bouteille pourrait être déterrée ou brisée par inadvertance.

D'après Raymond Buckland

Rituel wiccan pour trouver l'amour

On s’intéresse probablement plus aux prétendus « philtres » et « potions d’amour » qu’à toute autre forme de magie. Cependant, la grande majorité de ces concoctions relèvent de la fiction. En revanche, il existe des rituels vraiment efficaces. Un des plus connus et des plus efficaces est celui qui fait appel à des poupées. Ces figurines représentent les amants. Comme dans toute forme de magie empathique, ce qui est fait aux poupées est fait aux amants.

Une poupée est une figurine en tissu spécialement conçue. Il s’agit d’une simple silhouette esquissée découpée dans deux morceaux de tissu (figure 11.3). Pendant que vous découpez la silhouette dans le tissu, vous devriez vous concentrer sur la personne qu’elle représente. Vous pourrez ensuite lui donner de la vraisemblance en brodant des traits sur son visage, des caractéristiques particulières (p. ex. une barbe et une moustache, une longue chevelure ondulante). Vous pouvez même mettre les signes astrologiques de la personne sur la poupée. Si vous n’êtes pas très bon en broderie, dessinez les signes à l’aide d’une plume ou d’un marqueur magique. Puis cousez les deux faces de la silhouette en laissant le sommet de la tête ouvert (figure 11.4). Vous devriez ensuite bourrer la poupée de plantes adaptées à la situation, encore une fois en vous concentrant sur la personne réelle. Vous pouvez employer des plantes comme la verveine, la verveine-citronnelle, le chrysanthème matricaire, l’absinthe, l’achillée-millefeuille, la valériane, l’agripaume cardiaque, les boutons de rose, le sureau ou la damiana. Ce sont des plantes gouvernées par Vénus. Le sommet de la tête de la poupée peut ensuite être cousu.

Deux poupées sont préparées de cette manière, l’une représentant l’homme et l’autre la femme. Bien entendu, toute cette préparation devrait avoir lieu dans le cercle et peut être faite par une seule personne ou l’ensemble des membres d’un couvent.

Étant donné que vous cherchez votre « partenaire idéal », confectionnez la seconde poupée en lui donnant toutes les qualités que vous recherchez, comme pour la chandelle magique (plus haut). Cette poupée n’a pas de nom mais peut aussi présenter les caractères physiques souhaités (p. ex. de longs cheveux blonds) et être confectionnée avec toutes ces qualités à l’esprit. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une magie puissante. Comme elle a pour objet une relation permanente, ne vous en servez pas dans le seul but de trouver un(e) partenaire pour une liaison sans lendemain.

Quand vous êtes prêt, déposez les poupées sur l’autel, une à l’extrémité gauche de votre épée ou athamé, et l’autre à l’extrémité droite. Elles devraient être placées devant l’arme. Il y aura aussi sur l’autel un bout de ruban rouge de 34 cm (21 po) de long.

Requérante : « Ô puissant Dieu et puissante Déesse, entendez maintenant la requête que je vous adresse. Ma requête d’un véritable amour pour (nom) et pour son désir. »

La requérante prend une des poupées et après avoir trempé ses doigts dans l’eau salée, l’asperge entièrement. Elle la passe ensuite dans la fumée de l’encens en la tournant de façon à l’encenser sur toutes ses faces. Tout en procédant, elle dit :

Requérante : « Je baptise cette poupée (nom de la requérante). C’est elle sous toutes ses facettes. Comme elle vit, ainsi vit cette poupée. Tout ce que je fais à la poupée, je le fais à elle. »

La requérante repose la poupée avant de prendre l’autre. En l’aspergeant et en l’encensant, elle dit :

Requérante : « Cette poupée est son compagnon désiré sous toutes ses facettes. Comme il vit, ainsi vit cette poupée. Tout ce que je fais à la poupée, je le fais à lui. »

La requérante repose la poupée et s’agenouille devant l’autel en posant légèrement la main sur chaque poupée. Les yeux fermées, elle imagine les deux personnes représentées qui s’approchent lentement l’une de l’autre, se rencontrent, s’embrassent et s’enlacent. En même temps, et elle devrait prendre son temps pour le faire, elle devrait rapprocher lentement les deux poupées le long de l’épée jusqu’à ce qu’elles finissent par se toucher. À ce moment, elle pourra ouvrir les yeux et dire tout en tenant les deux poupées accolées face à face :

Requérante : « Ainsi puissent-ils être attirés l’un vers l’autre, fortement et authentiquement. Pour être ensemble et ne faire qu’un pour toujours. Plus jamais ils ne seront séparés ; plus jamais seuls, mais pour toujours unis et ne faisant qu’un. »

Les poupées devraient ensuite être déposées ensemble au centre de l’autel et l’épée posée en travers. Durant les dix minutes suivantes environ, la requérante (si c’est une adepte solitaire) ou le couvent en entier pourra commencer à danser en rond et à effectuer le rituel magique habituel pour rapprocher et unir les deux personnes.

Comme autre possibilité, la requérante ou le couvent pourra simplement s’asseoir en méditation et se concentrer sur la vision des deux personnes heureuses ensemble, riant, goûtant la compagnie de l’autre et visiblement amoureuses.

Ce rituel devrait être célébré un vendredi durant la lune croissante et répété les deux vendredis suivants. Si le calendrier est tel qu’il est impossible d’avoir trois vendredis dans la phase croissante de la lune, faites-le un vendredi, un mercredi et un vendredi. Cherchez toujours à faire le dernier rituel du vendredi le plus près possible de la pleine lune. Entre les rituels, si l’autel ne peut pas être laissé en l’état avec les deux poupées telles quelles (couchées sous l’épée), ces dernières devraient être prises (et laissées ensemble face à face) et enveloppées dans un tissu blanc propre pour être rangées dans un endroit où elles ne seront pas dérangées. Le dernier vendredi, une fois le rituel précédent célébré, poursuivez comme suit :

Requérante : « Que le Seigneur et la Dame unissent maintenant ces deux personnes comme je les unis moi-même ici. »

Elle prend les deux poupées et les entoure du ruban rouge en faisant plusieurs fois le tour et en nouant les deux extrémités ensemble.

Requérante : « Ils sont maintenant unis à jamais, tout comme le sont les dieux. Que chacun devienne vraiment une partie de l’autre de sorte que séparés, ils semblent incomplets. Qu’il en soit ainsi ! »

Les poupées attachées ensemble sont replacées sous l’épée et laissées là quelques instants tandis que la requérante médite (pas de danse ou de chant cette fois).

Une fois le rituel complété, les poupées devraient être enveloppées dans un tissu blanc propre et rangées à l’abri où elles ne seront jamais désunies.

''Veuillez toujours vous rappeler qu’il ne faudrait jamais entreprendre de magie d’amour dirigée vers une personne en particulier, car cela reviendrait à porter atteinte à son libre arbitre. Vous l’obligeriez à faire quelque chose qu’elle ne ferait pas normalement et pourrait même ne pas vouloir faire. La seule sorte de magie reliée à l’amour permise est celle qui est dirigée de façon anonyme… pour attirer « quelqu’un » sans savoir exactement qui. Quoi qu’il en soit, il est beaucoup mieux de travailler simplement sur vous-même, de vous rendre généralement plus attrayant que d’essayer de faire changer une autre personne.''

D'après Raymond Buckland

mercredi 20 mars 2024

Le rite d'Union des Mains (Handfasting) selon Raymond Buckland

L’union des mains

L’union des mains est l’expression wiccane pour désigner la cérémonie du mariage. Contrairement à la forme chrétienne où l’homme et la femme sont liés l’un à l’autre « jusqu’à ce que la mort les sépare » (et même s’ils finissent par s’éloigner et en viennent presque à se détester), la cérémonie wiccane unit l’homme et la femme « pour aussi longtemps que l’amour durera ». Quand il n’y a plus d’amour entre eux, ils sont libres de partir chacun de leur côté.

De nos jours, la plupart des couples rédigent eux-mêmes leur rite d’union des mains. Je donne ici le rite Seax-Wica à titre d’exemple. Vous pourrez vouloir vous en servir tel quel ou comme modèle pour vos propres idées.

Lisez-le soigneusement. En plus d’être très beau, je pense que vous jugerez qu’il a beaucoup de sens.

Rite d’union des mains

Ce rite devrait être célébré durant la lune croissante. L’autel pourra être décoré de fleurs et d’autres fleurs pourront être répandues dans le cercle. Si les adeptes revêtent normalement des tuniques, il est suggéré qu’à cette occasion, la mariée et le marié au moins soient en costume céleste et de préférence le couvent tout entier.

Traditionnellement, les mariés échangent des anneaux dans la Seax-Wica.

Ce sont généralement des anneaux d’or ou d’argent gravés à l’intérieur de runes aux noms (d’adepte) du couple. Ces anneaux sont posés sur l’autel au début du rite. La baguette priapique est également sur l’autel.

Le rite de construction du temple est célébré. Le prêtre et la prêtresse échangent un baiser.

Adepte : « Certains dans notre cercle souhaitent s’unir par l’union des mains. »

Prêtresse : « Que leurs noms soient prononcés et qu’ils soient amenés devant nous. »

Adepte : « (nom du marié) est l’homme et (nom de la mariée) la femme. »

La mariée et le marié s’avancent et se placent debout de l’autre côté de l’autel, face au prêtre et à la prêtresse, la mariée devant le prêtre et le marié devant la prêtresse.

Prêtresse (au marié) : « Es-tu (son nom) ? »

Marié : « Je le suis. »

Prêtresse : « Quel est ton désir ? »

Marié : « M’unir à (nom de la mariée) sous le regard des dieux et de la Wicca. »

Prêtre (à la mariée) : « Es-tu (son nom) ? »

Mariée : « Je le suis. »

Prêtresse : « Quel est ton désir ? »

Mariée : « M’unir à (nom du marié) sous le regard des dieux et de la Wicca. »

La prêtresse prend l’épée et la brandit bien haut. Le prêtre tend la baguette priapique aux futurs époux. Ils la prennent chacun à deux mains et la tiennent entre eux.

Prêtresse : « Seigneur et Dame, voici devant vous deux de vos gens. Soyez témoins de ce qu’ils ont à déclarer. »

La prêtresse repose l’épée sur l’autel ; elle prend son athamé et touche de la pointe de la lame la poitrine du marié. Le marié répète ce qui suit, une ligne à la fois :

Prêtresse : « Répète après moi : « Moi, (nom du marié), je viens vraiment ici de mon plein gré pour chercher le compagnonnage de (nom de la mariée). Je viens en tout amour, tout honneur et toute sincérité, souhaitant uniquement m’unir à celle que j’aime. Je m’efforcerai toujours de voir au bonheur et au bien-être de (nom de la mariée). Je défendrai sa vie avant la mienne. Que l’athamé soit plongé dans mon cœur si jamais je n’étais pas sincère dans ma déclaration. Tout cela je le jure aux noms des dieux. Puissent-ils me donner la force de respecter mes vœux. Qu’il en soit ainsi. » »

La prêtresse baisse son athamé. Le prêtre prend le sien et touche de la pointe de la lame la poitrine de la mariée. Elle répète le serment après lui, une ligne à la fois :

Prêtre : « Répète après moi : “Moi, (nom de la mariée), je viens vraiment ici de mon plein gré pour chercher le compagnonnage de (nom du marié). Je viens en tout amour, tout honneur et toute sincérité, souhaitant uniquement m’unir à celui que j’aime. Je m’efforcerai toujours de voir au bonheur et au bien-être de (nom du marié). Je défendrai sa vie avant la mienne. Que l’athamé soit plongé dans mon cœur si jamais je n’étais pas sincère dans ma déclaration. Tout cela je le jure aux noms des dieux*. Puissent-ils me donner la force de respecter mes vœux. Qu’il en soit ainsi.” » »

Le prêtre baisse l’athamé. La prêtresse prend les deux anneaux, les asperge et les encense. Elle tend l’anneau de la mariée au marié et l’anneau du marié à la mariée. Ils le reçoivent de la main droite, en gardant la main gauche sur la baguette priapique.

Prêtre : « Ainsi que les herbes des champs et les arbres des bois ploient ensemble sous les assauts de la tempête, ainsi devrez-vous ployer ensemble quand le vent soufflera avec ardeur. Sachez toutefois que la tempête pourra s’éloigner aussi vite qu’elle est arrivée. Et pourtant vous resterez debout ensemble, raffermis par la force de l’autre. Comme vous donnerez l’amour, ainsi vous recevrez l’amour. Comme vous insufflerez la force, ainsi vous recevrez la force. Ensemble vous êtes un ; mais séparés, vous n’êtes rien. »

Prêtresse : « Sachez qu’il n’y a pas deux personnes qui peuvent être exactement pareilles. Pas plus que deux personnes ne peuvent s’accorder parfaitement en toutes choses. Il y aura des moments où donner et aimer sembleront difficiles. Voyez alors votre reflet comme un étang dans la forêt : quand l’image que vous voyez semble triste et en colère, il est temps pour vous de sourire et d’aimer (car ce n’est pas avec le feu qu’on éteint le feu). En retour, le reflet dans l’étang sourira et aimera. Ainsi, remplacez votre colère par l’amour et vos larmes par la joie. Ce n’est pas une faiblesse d’admettre un tort ; c’est bien plus une force et un signe d’apprentissage. »

Prêtre : « Aimez-vous toujours, aidez-vous toujours, respectez-vous l’un l’autre et sachez que vous êtes vraiment unis aux yeux des dieux et de la Wicca. »

Tous : « Qu’il en soit ainsi. »

Le prêtre reprend la baguette priapique et la repose sur l’autel. La mariée et le marié échangent les anneaux et un baiser. Puis sans changer de place, ils échangent un baiser avec le prêtre et la prêtresse avant de faire le tour du cercle en sens horaire pour recevoir les félicitations des autres adeptes. La cérémonie de la cervoise et des gâteaux vient ensuite, suivie de jeux et de divertissements.

Comme je l’ai dit au début de cette leçon, le mariage est censé être une union permanente dans beaucoup de religions. Même s’il leur arrive de constater après quelques années qu’ils ne vont pas ensemble, les deux partenaires sont pris au piège pour le reste de leur vie. Cela entraîne invariablement beaucoup de malheur pour l’époux, l’épouse et les enfants, quand il y en a. Bien que sorciers et sorcières n’encouragent pas du tout les mariages frivoles, ils reconnaissent néanmoins le fait que certains mariages ne fonctionnent tout simplement pas. Quand c’est le cas et que tout a été tenté pour régler les différends, ils dissolvent l’union avec l’ancienne cérémonie de la désunion des mains. Bien entendu, ce rite n’est jamais entrepris à la légère.

lundi 15 novembre 2010

La Déesse et le Dieu

Nous croyons qu'il existe un seul pouvoir, défini comme le Tout, composé de toute chose qui fut jamais créée ; toute matière n'est qu'une forme d'énergie, ainsi, tout ce qui existe devient énergie lorsque réduit à sa plus petite partie. Cette force suprême ne gouverne pas l'univers, elle EST l'univers. Comme la majorité des gens ont du mal à s'adresser et à invoquer une énergie divine qui n'a pas de visage, ce pouvoir supreme est personnifié en un aspect masculin et un aspect féminin, que l'on nomme Dieu et Déesse. Ceci facilite le concept d'énergie divine afin que l'esprit humain puisse le comprendre et s'y rattacher. Certaines personnes adaptent ce concept plus concrètement et invoquent des déités de l'Antiquité, comme Astarté, Isis, Odin, Pan, Diane, Cernunnos, etc.

La Déesse est la terre, le Dieu est la semence. Elle est le ciel, il est le soleil. Elle est la Roue de l'Année, il est celui qui voyage sur cette Roue. Elle est Mère et Destructrice, il est tout ce qui est né et détruit.

Lire la suite...

jeudi 5 novembre 2009

Wicca: De l'engagement à l'attitude

Note : les propos qui suivent n’engagent que moi, mais je les assume complètement. Ce texte sera aussi publié sur mon site : Le bouleau d'argent

Une des choses qui me fait paraître imbuvable et pédant auprès de la communauté virtuelle dite « païenne », c’est mon attachement à l’aspect initiatique et « traditionnel » de la Wicca. J’espère que les quelques lignes que je jette ici pourront clarifier un peu mon point de vue sur les sujets qui sont un peu sensibles au sein de la communauté.

Tout d’abord une précision, ce que j’appelle Wicca, c’est la religion fondée par Gérald Brosseau Gardner dans les années 50 en Angleterre. Une très grande partie du florilège de traditions composant le renouveau païen moderne s’est inspiré de Gardner et de sa Wicca. La Wicca n’est donc pas la Sorcellerie, et les wiccans, y compris les « gardneriens » ne sont certainement pas les seuls à pouvoir se targuer de s’appeler Sorciers ou Sorcières. Il existe d’autres traditions sorcières que la Wicca, je pense notamment à la tradition anglaise elle aussi, popularisée par Cochrane peu après la naissance de la Wicca, et aux traditions sorcières continentales en France, en Espagne, en Italie, en Allemagne etc…

Le nombre d’ouvrages sur la Wicca, parus aux USA et en Angleterre depuis les années 70 a fait exploser le mouvement initié par Gardner, et de nombreuses personnes fascinées par le coté romantique et magique se sont autoproclamées Wiccans, Sorciers, ont fureté dans leurs arbres généalogiques pour s’inventer une filiation sorcière héréditaire, bien pratique et satisfaisante pour l’égo. La moindre paysanne de la famille, devenait héritière des lourds secrets d’une tradition familiale ancrée bien entendu au temps des bûchers. Les ouvrages de Buckland, puis de Cunningham par exemple, avec leurs rites d’auto-initiation ont contribué à faire passer la Wicca pour une religion propre à chacun, où n’importe qui ayant lu un livre de magie, pouvait fonder sa tradition…. Au grand dam des « traditionalistes » les wiccans sont devenus des « fluffy bunnies », propres sur eux et gentillets, adorant la Déesse des fleurs et le gentil Dieu de la forêt. Les théories de Cunningham sur la wicca, insipides et politiquement correctes occultent complètement le coté sombre de la Wicca ( cf texte sur Cunnigham dans la ,partie Ecrits Sorciers).

Ma propre expérience, en France, où le développement de la Wicca est resté confidentiel me conduit aux mêmes conclusions que bien des « traditionalistes ». A l’époque de mon engagement Wiccan, aucun livre n’était traduit et outre le travail sur les textes originaux, il fallait faire le lien avec les ouvrages mythologiques, magiques ou tout simplement occulte. Je suis particulièrement heureux après coup d’avoir commencé mes lectures wiccanes par A witches’ bible des Farrars, et non par Cunningham qui n’était pas traduit à l’époque. L’intolérance, le manque d’ouverture d’esprit et d’esprit critique de bien des néophytes se disant wiccans est véritablement une plaie ouverte dans la tradition. N’importe qui s’autoproclame Wiccan, à tel point que dans les milieux ésotéristes, un wiccan est automatiquement considéré comme un adolescent vantard et mièvre. En France on en est même venu sur le net à confondre Wicca et Magie Blanche… La profusion de sites web traitant du sujet, se copiant les uns les autres ad nauseum finit de répandre cette version cartoonesque de la Wicca, insipide, et dénuée de toute profondeur. Loin de l’engagement premier conduisant à l’entrée dans une voie initiatique, nous sommes maintenant à l’ère de l’attitude … Il est cool de se dire Wiccan, Sorcier etc… le contenant importe désormais plus que le contenu et les discussions interminables dans les forums et les chats sur la couleur des bougies à utiliser pour séduire la voisine de palier ou changer la couleur de ses yeux ont fini de ridiculiser le sujet. Le marketing de l’occulte et les consensus mous actuels en faveur d’un humanisme béat ont bien entendu participé à dépouiller le mot Wicca de toute signification profonde et spirituelle. Faux rebelles cools et tolérants (au sens actuel dégoulinant de bon sentiments) jusqu'à l ‘écoeurement, sorcières de Monoprix couvertes de bijoux d’argent, tels sont désormais les portes bannières d’un mouvement se voulant ésotérique et initiatique, par définition ELISTISTE. La Wicca s’est faite bouffer par les marchands et les bien-pensant, et sans aller jusqu'à la théorie du complot….il faut bien admettre qu’en France la Wicca est morte avant d’être née. Malgré tout c’est peut être le prix à payer pour que certains, à travers les voies facile de la « néo-Wicca », puissent trouver l’entrée d’un véritable engagement initiatique. Loin de prétendre détenir la seule vérité, je me targue cependant connaître suffisamment bien le sujet pour en parler en me basant sur des faits, historiques ou vécus. Alors pour en finir avec certaines idées tenaces, voici quelques affirmations qui paraissent péremptoires mais qui sont vérifiables, en ouvrant des livres par exemple…elles concernent bien entendu la Wicca gardnerienne.

  • La Wicca n’est pas l’Ancienne Religion
  • La Wicca ne remonte pas au temps des bûchers
  • La Wicca a été crée par Gérald Gardner
  • La Wicca explore aussi le coté sombre de la psyché
  • L’initiation est indispensable pour devenir Wiccan
  • La Wicca utilise la magie sexuelle (entre adultes consentants, et le plus souvent déjà en couples constitués)
  • Le sulfureux Aleister Crowley a, directement ou indirectement, contribué à l’élaboration de la Wicca
  • L’initiation wiccane en trois « degrés » peut prendre une dizaine d’années d’études et de travail
  • La Wicca s’est inspiré de la Franc maçonnerie, de la Magie cérémonielle, des travaux de Crowley, du folklore anglais, de la Haute Magie, des traditions celtiques, d’un certain satanisme litteraire, des ouvrages de Frazer, Graves, Kipling, Leland et Murray, du scoutisme et du naturisme.
  • Les wiccans pratiquent toujours nus, sauf en extérieur
  • Les Wiccans sont tenus au secret
  • Uncle Gérald est mort
  • Votre grand mère n’était pas une sorcière…

Je n’ai rien contre le fait que chacun puisse se construire sa propre religion, mais pourquoi diantre vouloir à tout prix lui accoler le mot Wicca ? Aucun fanatisme dans mes propos, aucun dogmatisme, les traditions wiccanes initiatiques ne sont pas fermées à toutes évolution, à toute expérimentation. La Wicca originelle est un syncrétisme, elle doit continuer à se développer, mais n’en faisons pas une religion exotérique elle en perdrait son âme et sa force. La Wicca n’a pas vocation a devenir une religion de masse, et l’élitisme inhérent à une voie initiatique n’a rien de révoltant, tout le monde est il capable de devenir physicien en lisant un livre de physique, écrivain en lisant Proust, ou Violoniste en achetant un violon ? L’argument parfois utilisé pour dénaturer le besoin de l’initiation (cad : qui a initié le premier initié ?) est absolument spécieux, tout le monde n’est pas Gardner d’une part, et d’autre part s’il est théoriquement possible de se passer de l’initiation, que de temps perdu, que de difficultés supplémentaires, sans parler de l’aspect magique du rite en lui même. Tout le monde sait que la meilleure initiation c’est la vie, encore faut il pouvoir véritablement s’en rendre compte.

Amorgen Dubhart

mardi 30 décembre 2008

Les bonnes manières dans un coven ou un dans un rituel de groupe

(Merci à Errata pour la traduction, pour Esoterika.org) Si vous vous apprêtez à participer à un rituel public, ou si vous débutez tout juste, et que vous vous demandez ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, jetez un œil aux remarques suivantes. Ce sont des choses pleines de bon sens qu’il est bon de garder en tête.

  1. Ne considérez jamais que vous êtes invité à un rituel ou à un rassemblement non public simplement parce que votre ami est invité. Arrangez-vous pour que votre ami appelle les responsables du groupe pour leur demander de vous accepter ! ( ou appelez vous-même !)
  1. Quand vous participez à un rituel mené par un groupe duquel vous n’êtes pas membre, demandez d’abord ce qui va se dérouler. S’il y avait quelque chose dans l’explication ou dans la disposition du site du rituel qui vous trouble, ne participez pas au rituel, tout simplement.
  1. Demandez à la (les) personne(s) officiant un rituel la permission avant de placer quoi que ce soit sur le site du rituel, ou de porter des habits ou des outils qui pourraient être considérés comme inhabituels, ou encore d’ajouter votre propre énergie au rituel.
  1. Ne dépassez jamais la limite du cercle rituel. Au besoin, demandez à un des officiants du rituel de vous ouvrir une porte dans ce cercle, si vraiment et absolument vous devez sortir.
  1. Ne faites pas de commentaires sur le rituel, ses leaders ou le volume ou la qualité de l’énergie dégagée durant le rituel à moins que le leader vous demande votre opinion sur ce sujet. Economisez vos remarques pour vos amis, en privé, une fois que le rituel est clôturé.
  1. Végétariens, végétaliens, carnivores stricts, diabétiques, et tout les autres avec des préférences alimentaires très spécifiques : personne ne va s’inquiéter si vous demandez calmement et gentiment « Quel plat contient de la viande/du sucre/des épices/ etc. » Quand vous organisez un repas pour des groupes wiccans/païens, il est vivement recommandé de prévoir des plats végétariens, sans sucre, doux, etc. Dans tous les cas, que ce soit dans le contexte d’un rituel ou non, prévoyez toujours une alternative aux boissons alcoolisées.
  1. Bien que les gens soient de moins en moins secrets en ce qui concerne leur appartenance à un groupe païen, il n’est jamais permis de forcer le "coming out" de quelqu’un. N’appelez jamais un ami ou une connaissance par son nom païen, et ne mentionnez jamais sa participation dans une situation profane. C’est également assez déplacé – et un symptôme d’escalade sociale – d’appeler quelqu’un par son nom profane dans une situation païenne. Ca me rappelle quelqu’un appelant John Wayne « The Duke » à un bar local.
  1. Que vous buviez, vous droguiez, ou soyez impliqués dans d’autres attitudes similaires est uniquement votre affaire. C’est incorrect d’encourager d’autres individus à un tel comportement. La majorité des groupes païens sérieux n’accepte absolument personne sous l’influence de drogue ou d’alcool dans la pratique de rituel. Ne vous sentez pas offensé si vous êtes refusé pour ces raisons. Si vous prenez des drogues psychotropes pour raisons médicales, il serait utile d’en parler avec l’officiant(s) du rituel, de manière à ce qu’ils puissent comprendre, et vous conseiller s’ils pensent que le rituel aurait des effets néfastes pour vous.
  1. Bien que la majorité des Païens/Wiccans aient moins de 40 ans, et sont en raisonnablement bonne condition physique, n’assumez jamais que c’est le cas de chacun. Les rituels et réunions doivent être préparés de manière à ce que les personnes avec des problèmes physiques n’en soient pas totalement exclues. Particulièrement dans les rituels, soyez conscient que beaucoup plus de personnes que vous le pensez ont une mobilité réduite. Les rituels en groupe devraient avoir lieu dans des endroits facilement accessible, et il peut être bien venu de prévoir une place à l’abri pour ceux qui ne participent pas aux danses, pour s’asseoir ou rester debout. Soyez attentif à tous ceux qui pourraient apprécier un coup de main. Aidez les à trouver un endroit qui minimalise les déplacements – jusqu'au site du rituel, les sanitaires, le réfectoire, etc. Aidez les à s’installer. Ne les faites pas sentir malvenus- la plupart des personnes handicapées travaillent bien plus hardiment sur leur compétences magiques, et peuvent être capable d’ajouter une bonne part à puissance de vos rituels ainsi qu’au succès de vos réunions.
  1. Dans n’importe quelle réunion, soyez respectueux. En particulier, veillez à rester calme après minuit. Personne ne s’en fait de si vous et d’autres désirez rester éveillé toute la nuit à parler ou autre. Mais cela risque de poser problème si vous vous mettez à parler et rigoler fort et/ou tambouriner… Les personnes responsables d’une réunion doivent prendre la responsabilité de maintenir le niveau sonore assez bas dans au moins quelques chambres/zone de repos, et les définir comme zones calmes.
  1. N'allez pas croire que vous connaîssez la vraie, seule et unique voie ! Même si vous avez vraiment la conviction que quelqu'un d'autre fait quelque chose de "faux", "incorrect" ou "noir", ou quoique ce soit,n'en parlez pas. Il est tout à fait permis d'interdire la participation aux activités à ceux avec lesquels vous ne vous sentez pas à l'aise. Ce n'est cependant pas acceptable d'emettre l'idée qu'ils ne devraient pas faire ce qu'ils font. Ceci ne signifie pas que si vous avez connaissance d'activité criminelle de la part d'un soit disant Païen/Wiccan, vous ne devez pas le dénoncer. Nous devons être responsable pour corriger nos actes.

Le paganisme est glorifié de par sa diversité. Alors s'il vous plait, n'exprimez pas de jugements arbitraires. Que vous aimiez ou non les noirs, les indiens, les homosexuels, les femmes, les hommes ou autre, c'est votre problème. Si vraiment vous ne vous sentez pas à l'aise pour participer à un rituel qui n'est pas mené en accord avec les traditions que vous suivez, ou si vous ne pouvez rester de compagnie agréable avec un groupe que vous désapprouvez, restez simplement chez vous.

mercredi 5 novembre 2008

Fluffy Bunnies : Wicca et petites fleurs

Les fameux "Fluffy Bunnies", ces petits jeunes s'imaginant que la Déesse est toujours belle, que la Wicca c'est mignon et plein de petites fleurs et de jolis lapins, ne cessent de faire couler de l'encre... Voici un article traduit de l'anglais, et adapté, qui exprime le point de vue de Patience Silvertree à ce sujet.

C'est un sujet délicat pour moi, pour tout un tas de raisons. Surtout parce que je suis déchirée sur le sujet. J'ai deux théories là-dessus :

  1. C'est une "manie". Il y a eu pas mal de livres qui ont sorti depuis que j'ai commencé à m'intéresser à cela que je trouve "fluffy". Par exemple, un livre que j'ai vu en librairie, l'autre jour, racontait "comment faire de votre petit ami un esclave d'amour", entre autres sorts tout frais. Tout ça me dit que c'est une mode. Il y a une nouvelle clique dans les lycées, de nos jours, qui n'était pas là quand j'étais moi-même au lycée. Ils vont très bien avec les goths, et ils se proclament "les sorcières". Ils vous regardent de travers en faisant des gestes "kabbalistiques" et en vous jetant des sorts à distance. Ils sont nuisible, et donnent une fort mauvaise image de l'Art. Ils portent des robes longues, d'énormes pentacles, des cristaux, des ornements de toutes les formes et de toutes les tailles, ainsi de suite et ainsi de suite. Je peux vous dire d'où ça vient. Dans le lycée, nous essayons de nous intégrer d'une façon ou d'une autre. Nous devons nous reconnaître de loin, nous identifier. Ainsi, à cet âge, tout est amplifié. Nous essayons tellement d'être des adultes dans une société qui nous rejette, que nous exagérons tout. Ils ne nous croient pas quand nous nous disons sommes assez vieux pour prendre quelques décisions importantes, alors nous essayons de prouver que nous sommes adultes. C'est un cercle vicieux ! Ils sont nouveaux et jeunes et essayent vraiment de faire de la Wicca leur religion. Peu importe si cela fonctionne ou pas, mais c'est à la mode, alors...
  2. Ce n'est une étape sur leur chemin. Car quand nous entrons dans l'Art, nous passons par différentes phases. Ils sont ainsi quand ils rentrent, tout en naïveté, et ils mûrirons plus tard. Voilà les différentes phases que j'ai pu observer. Tout le monde ne passe pas par toutes ces phases, et tout le monde n'y passe pas dans le même ordre.

Fluffy Bunny De Base : Tout est soleil, fleurs, chiots et lollipops. En tant que sorcière, j'accepte tout et n'importe quoi et ignore le fait qu'il y a des ombres. Quand quelqu'un me dit le contraire, je leur sort une phrase typiquement bunny-esque, du genre : "Vous êtes tellement négatifs !!! J'en suis désolée pour vous !!!". La pitié renfermera le mécréant sur lui-même chaque fois. Si cela ne fonctionne pas, je le frappe avec mon nounours en peluche !

L'Anti-Chrétien : Ces chrétiens damnés ruinent tout ! Je les déteste, je hais ce qu'ils font, je déteste qui ils sont, et je les insulte dès que je peux ! Je les frapperais si je le pouvais, tous, même ceux qui seraient assez fous pour m'accepter tel que je suis !

Celui Qui Sait Tout : J'ai 14 ans, je fais de la magie depuis 4 ans, comme on dit "je fais de la poterie". Je suis expert dans tous les domaines ! N'essayez de me dire que les choses sont différentes que ce que je crois. Je vous mets au DEFI de m'enseigner quoi que ce soit. Je sais tout, et tout ce que vous dites est faux, na ! * snirfl *

Celui Qui Veut Tout : Ok, je ne sais pas tout. Je ne sais rien ! Je dois recueillir autant d'informations que je peux! Je dois imprimer tout que je trouve sur le net, que ça me soit utile ou pas, et le mettre dans mon livre des ombres. C'est forcément vrai et exact, sinon ça ne serait pas sur le net, si ? Je n'ai pas besoin de réfléchir par moi-même pour savoir si tout cela est vrai ou faux, puisque c'est sur le net. Vite, je dois aller imprimer ceci ! Il pourrait disparaître demain, alors qu'est-ce que je deviendrais ?

Le Mage Antiquaire : J'ai recueilli trop d'informations, il est temps de faire le tri, mais je ne sais pas par où commencer. Les choses les plus anciennes sont forcément les meilleures. Par conséquent, quelque chose qui n'a pas été pratiqué par d'honnêtes paysans dans les années 1100 est bon à mettre à la poubelle. C'est ça, plus c'est vieux et plus c'est meilleur, et n'importe qui qui me dira le contraire en me bourrant le crâne de "Néo" paganisme et de "New" Age sera un idiot.

Le Fatigué : Vous ne valez rien. Vos parents ne valent rien, vos enfants ne valent rien, vous n'êtes que des sous-bouses. Nous sommes les créatures de l'autre espèce de saleté cosmique, et il n'y a rien que nous puissions y faire. Votre avis ne compte pas, et je vous déteste. Détestez-vous!

Le fan de séries TV : J'ai la même religion que Xena . J'ai pris mon rituel de dédication à l'épisode 263, mon rituel d'initiation à l'épisode 85, et mes meilleurs rituels sont tirés du livre officile de la série : "Tout que vous avez voulu savoir Xena, mais avez peur de demander." Xena est la vraie Déesse. Comment ça, "qui c'est ?" Vous ne connaissez pas Xena ? PAIEN ! MECREANT !!!

La Chienne : Va te faire foutre. T'as pas idée de tout ce que j'ai enduré pour en arriver là. Je suis fatiguée de voir des gens se taper dessus avec des ours en peluche, et me dire que *moi* je suis négative. Je suis païenne, féministe, j'assume. Je n'ai pas d'autre choix que de vous accepter. Mais il y a une place pour nous en ce monde, alors, gare à vos fesses !

La Féministe : Je ne travaille qu'avec des femmes. Les hommes ne savent pas qui est la déesse. Ils sont trop stupides pour ça. Qui ça ? Le Dieu ? Foutaises. Il y a seulement, uniquement, La Déesse. C'est une religion pour FEMMES, okay ?

L'Exhibitionniste : Oh ma déesse ! Je porte seulement cinq pentacles aujourd'hui et deux cristaux. J'ai oublié mon cristal antique de "twiddler moonbeam" qui vibre quand quelque chose de négatif vient près de moi. Je vais pas pouvoir survivre aujourd'hui. Excusez-moi, je vais le chercher à la maison. Ma voiture a soixante autocollants de pare-chocs avec "Blessed Be" et "Fier d'Être Païen". Je porte les robes longues rituelles pour travailler et je me promène à poil autour de la maison parce que je suis plus près de la Déesse de cette manière. Je le fais même avec les fenêtres ouvertes de sorte que chacun puisse voir ma fidélité. J'ai un collier avec un pentacle, des boucles d'oreilles, deux bracelets en pierres fines, une chaîne de cheville à clochettes, et six tatouages de pentacles sur mon corps. Je respire la dévotion ! Mon corps est un autel et je garde deux bâtons d'encens cachés dans mon trou de balle juste au cas où je serais incarcéré et ne pourrais pas pratiquer mon Art.

Le Matérialiste : Mon athamé m'a été remis par Lord Feather Twister, ma baguette magique était fabriquée à la main par un vrai Chaman dans les bois perdus du fond du Missouri. Il l'a faite avec son souffle mortel et une plume de Phoenix. Elle a une telle puissance qu'il se passe des choses dès que je touche un truc avec. Mon autel est fait à partir de bois qui a été récupéré de la Mer Morte et j'y ai répandu un peu de sans en sacrifice pour le rendre plus puissant. Je mélange moi-même tout mon encens, je fais pousser mes herbes magiques, et je fais même le charbon de bois moi-même. Mes robes longues ont par le passé appartenu à Gerald Gardner lui-même et le cristal que je porte autour de mon cou m'a été donné en héritage par une honnête sorcière de Salem juste avant qu'elle monte sur le bûcher.

L'Ego / Héréditaire : Je suis Madame Nightshadow, et j'ai été initiée au troisième degré par Gerald Gardner. Toutes les femmes du côté de ma mère étaient des sorcières et le livre des ombres qui est le mien se transmet depuis soixante-dix générations et il est véritable, VÉRITABLE ! Je crache à la gueule de tous ceux qui prétendent être de "vrais" sorciers, haha ! Moi, je SUIS vraie. Vous, vous n'êtes que des sorcières de supermarché !

Le Réaliste : Il y a beaucoup d'informations qui circulent sur le net. Tout n'est pas bon à prendre. Tous les païens ne sont pas bons, gentils, et tout ce qui est écrit n'est pas forcément vrai. Mais j'ai un esprit, et je vais m'en servir pour trier ce qui est trop fluffy, ce qui est carrément faux, et ce qui est valable pour moi.

Le Chercheur : J'ai fait mon chemin tout seul, et j'en ai tiré tout ce que je pouvais en tirer. Maintenant, je vais poursuivre ma voie avec d'autres chercheurs. La vie est une succession d'expériences intéressantes, et nous irons plus loin si nous nous mettons ensemble.

Moi, dans l'ordre, j'ai été : Fluffy de base, Celle qui veut tout, Anti-chrétienne, Antiquaire, Exhibitionniste, Fatiguée, Celle qui Sait Tout, Chienne (il y a encore tout plein ! ;)), Réaliste et Chercheuse.

Tout le monde a forcément déjà croisé ce genre de personnages sur son chemin. Qu'en faire ? Je les ignore. Si on me dit que je suis "négative" ou que "j'yconnais rien", je les ignore, eux et leur nounours en peluche. Ce que je dis là peut être négatif, mais ce n'est pas aussi dur que ce qu'ils endureront quand ils sortiront de leur "lune de miel" où tout-est-beau-et-jeune-et-joli. S'ils sont sérieux, alors ils évolueront. Ils passeront par d'autres phases en cherchant à mieux se connaître et à mieux connaître leur voie, et par la suite ils pourront regarder en arrière et rire de ce qu'ils ont été. Nous n'avons pas besoin de leur tapoter la tête en leur rabâchant nos sermons, c'est peine perdue ! La réalité se chargera de faire tout ça en temps voulu.

Magie sauvage

MAGIE SAUVAGE Par Kenneth Johnson © Trad/Adapt : Anti© : Amorgen Dubhart

Il y a un passage merveilleux dans une des vieilles épopées du Roi Arthur. Il y est dit que quand les chevaliers de la table ronde commencèrent la quête du graal, ils plongèrent dans la partie la plus épaisse de la forêt sauvage. Intelligents chevaliers. Ils savaient où trouver la magie. Mais ensuite peut être, ils se montrèrent moins clairvoyants. Après tout, nos contes de fées ne commencent ils pas tous un peu de même façon ?

Lire la suite...

Wicca : incohérences, contre vérités historiques, affabulations

Pour être tout à fait objectif en ce qui concerne la Wicca, y compris la tradition gardnerienne, il est intéressant de noter que la plupart des erreurs historiques sont colportées par les wiccans eux mêmes, initiés ou non.

A l’époque de la création de la Wicca, on peut penser que Gardner était sincère dans sa synthèse des travaux de Murray , Leland ou Graves. On sait maintenant que les théories de la survivance d’un culte païen organisé ne sont pas validées par l’histoire. Le fameux coven de New Forest où Gardner a été initié, ne pratiquait probablement pas la Wicca au sens donné ensuite par Gardner, puisqu’il a éprouvé le besoin de remplacer le matériel manquant par ses propres créations, celles de Crowley, puis Doreen Valiente. Ce fameux coven devait pratiquer une sorcellerie « rurale ».

Ce qui est plus gênant c’est que ce mythe de l’antiquité de la Wicca, a ensuite été soigneusement entretenu par des auteurs wiccans renommés. Pour quelle raison ? je suppose qu’ils savaient pertinemment que cette pseudo-filiation historique aiderait à vendre leur livres. Ils n’ont fait qu’écrire ce que les gens souhaitaient lire. Je pense notamment aux ouvrages de Raymond Buckland, qui non content d’avoir inventé une pseudo-tradition historique (seax wicca) a aussi une fâcheuse tendance à s’auto citer en permanence, et à colporter le mythe du temps des bûchers. Il n’est pas le seul, mais historiquement un des premiers à s’être étendu sur le sujet. Il a aussi inventé la « pecti-wicca » et s’est affublé d’une filiation gitane afin de légitimer ses livres ultérieurs.

Dans un autre style, Raven Grimassi fait la même chose à propos de la Stregha, tradition « historique » sorcière italienne. L’Europe est loin des USA et il est commode pour certains auteurs de s’attacher une filiation européenne sorcière pour asseoir la crédibilité de leurs ouvrages. Scott Cunningham s’est approprié le panthéon hawaïen dans sa « do it yourself » wicca, et bien d’autres auteurs mélangent allègrement mythes et réalité en faisant sciemment passer le tout pour de l’histoire.

Il est indéniable que des pratiques sorcières soient présentes dans toute l’Europe, il est aussi indéniable que l’on trouve des survivances païennes dans bien des éléments folkloriques. Mais un culte organisé et matriarcal, cela n’a jamais été prouvé historiquement pour l’instant. Les travaux de Marija Ginbutas, pour intéressants qu’ils soient, non jamais pu non plus asseoir définitivement la thèse d’une civilisation matriarcale précédent les invasions indo-européennes. La théorie est séduisante mais en l’état actuel des choses elle reste une théorie.

Toute tradition a besoin d’un passé légendaire et de mythes fondateurs, le problème survient lorsqu’en dépit de l’histoire on veut faire passer la légende pour la vérité historique. Nos ancêtres adoraient la nature parce qu’ils en avaient une trouille bleue, et qu’il fallait se concilier ses faveurs, pas pour des préoccupations écologiques qu’ils auraient été bien en peine d’éprouver. N’allons pas jusqu'à plaquer nos croyances sur ce que pouvaient penser ou éprouver nos ancêtres.

La crédibilité de la voie wiccane n’est donc pas uniquement mise à mal par les mièvreries des « fluffy bunnies » mais aussi par certains « ténors médiatiques » pour leur propre intérêts et leur chiffre d’affaire chez l’éditeur. Il convient à chacun d’empoigner le balai de la sorcière pour balayer devant sa propre porte… Cela étant dit cela n’entache en rien la validité initiatique de la Wicca, qui ne prétend pas répondre à toutes les énigmes de l’univers, mais plutôt dans la connaissance de soi mieux appréhender sa place dans celui ci.

Mythes, Archétypes, et Fantasy dans la Wicca

Texte original © Merlyn Traduction/adaptation Anti© Amorgen Dubhart

Notes du traducteur : Cet article est originellement constitué de 4 parties et s’intitule « Roots of Wicca. ». L’auteur s’intéresse au fort développement de la Wicca au USA et essaye de déterminer quelles sont les racines de la Wicca aux States. L’article 1 présente la wicca de Gardner et la Sorcellerie de campagne américaine, l’article 2 l’influence des sociétés occultes telles la golden dawn et l’OTO, l’article 3 fait le point sur les apports maçonniques, la théosophie et les philosophies asiatiques, l’article 4 est le suivant.

Introduction.

Durant la première moitié du 20e siècle, le psychanaliste Carl Jung, a étudié le monde de notre conscient et de notre inconscient. Jung considérait la recherche d’expériences religieuses significatives comme la force directrice de la psyché humaine. Il a aussi exploré le concept des Dieux et Déesses en tant qu’archétypes. La litterature de SF et de Fantasy ont connu un développement grandissant outre-atlantique. Des romans situés dans des sociétés païennes du passé ou des utopies futuristes, ont conduit un certain nombre de personnes à explorer les traditions néo-païennes et Wiccanes. Par exemple les travaux de Robert Heinlein, Marion Zimmer Bradley, Starhawk, Katherine Kurtz vont être brièvement présentées. Ces auteurs et bien d’autres nous présentent des histoires ou le paganisme passé ou futuriste est vu avec optimisme et humanisme.

Lire la suite...

- page 1 de 2